adj. pris subst. (Droit canonique) qui a été marié deux fais, du grec , dont la racine est , se marier.

Selon la discipline la plus constante de l'Eglise, les bigames sont irréguliers et inhabiles à être promus aux ordres sacrés ; ils ne peuvent pas même exercer les fonctions des ordres mineurs, selon le concîle de Girone.

On a quelquefois donné le nom de bigames à ceux qui ont épousé une veuve, une femme publique ou une femme répudiée ; et ils n'étaient pas moins censés irréguliers, que ceux qui avaient épousé successivement deux femmes, parce qu'on pensait qu'une espèce d'incontinence dans une veuve qui convole, ou le déshonneur certain de la femme, rejaillissait sur le mari. Harmenopule met au nombre des bigames, ceux qui après s'être fiancés à une fille, contractent mariage avec une autre, ou épousent la fiancée d'un autre homme. S. Thomas décide que l'évêque peut dispenser de la bigamie pour les ordres mineurs et les bénéfices simples : mais Sixte V. et le concîle de Trente ont décidé le contraire. Les clercs qui contractent un mariage après avoir reçu les ordres sacrés, sont aussi appelés bigames par ressemblance, quoiqu'il n'y ait point de véritable mariage. Le pape Alexandre III. permet de rétablir dans les fonctions de leur ordre ceux qui sont tombés dans cette faute, après la leur avoir fait expier par une longue et rigoureuse pénitence. Thomass. discipl. de l'égl. part. I. liv. II. ch. VIIIe et part. IV. liv. II. ch. xx. Le terme bigame se prend encore dans un autre sens. Voyez BIGAMIE. (G)