Economie rustique

S. m. (Economie rustique) ce terme a deux grandes acceptions : ou il se prend pour cette substance ou matière dure et solide que nous tirons de l'intérieur des arbres et arbrisseaux ; ou pour un grand canton de terre planté d'arbres propres à la construction des édifices, au charronage, au sciage, au chauffage, etc.

Si l'on jette un coup d'oeil sur la consommation prodigieuse de bois qui se fait par la charpente, la menuiserie, d'autres Arts, et par les feux des forges, des fonderies, des verreries, et des cheminées, on concevra facilement de quelle importance doivent avoir été en tout temps, et chez toutes les nations, pour le public et pour les particuliers, la plantation, la culture, et la conservation des forêts ou des bois, en prenant ce terme selon la seconde acception. Comment se peut-il donc que les hommes soient restés si longtemps dans les préjugés sur ces objets, et qu'au lieu de tendre sans-cesse à la perfection, ils se soient au contraire de plus en plus entêtés de méthodes qui les éloignaient de leur but ? Car c'est-là qu'ils en étaient ; c'est-là qu'ils en sont encore pour la plupart, comme nous pourrions le démontrer par la comparaison des règles d'agriculture qu'ils ont prescrites, et qu'on suit sur les bois, et par celles que l'expérience et la philosophie viennent d'indiquer à M. de Buffon. Mais notre objet est d'exposer la vérité, et non pas de l'associer à l'erreur : l'erreur ne peut être trop ignorée, et la vérité trop connue, surtout quand elle embrasse un objet aussi considérable que l'aliment du feu, et le second d'entre les matériaux qui entrent dans la construction des édifices. Nous observerons seulement que l'extrait que nous allons donner des différents mémoires que M. de Buffon a publiés, non seulement pourra éclairer, sur la culture, l'amélioration et la conservation des bois, mais pourra même devenir une grande leçon pour les philosophes de se méfier de l'analogie ; car il parait que l'ignorance dans laquelle il semble qu'on aime encore à rester, malgré le grand intérêt qu'on a d'en sortir, ne vient dans son origine que d'avoir transporté les règles de l'agriculture des jardins à l'agriculture des forêts. La nature a ses lais, qui ne nous paraissent peut-être si générales, et s'étendre uniformément à un si grand nombre d'êtres, que parce que nous n'avons pas la patience ou la sagacité de connaître la conduite qu'elle tient dans la production et la conservation de chaque individu. Nous nous attachons au gros de ses opérations : mais les finesses de sa main d'œuvre, s'il est permis de parler ainsi, nous échappent sans-cesse ; et nous persistons dans nos erreurs jusqu'à ce qu'il vienne quelqu'homme de génie, assez ami des hommes, pour chercher la vérité ; et j'ajouterais volontiers, assez courageux pour la communiquer quand il l'a trouvée.

S. m. (Economie rustique) c'est un assemblage de deux bottes de lin liées l'une contre l'autre de la tête au pied, afin d'occuper moins de place dans l'eau, où on doit mettre le lin rouir. Voyez LIN.
S. m. (Economie rustique) celui qui garde les bœufs. Il doit être robuste, vigilant, avoir la voix forte, être attentif à donner à ses bêtes bonne nourriture et bonne litière, à les frotter soir et matin avec des bouchons de paille, à leur laver la queue avec de l'eau tiede ; en un mot à en avoir tous les soins nécessaires pour les conserver en force, en chair, et en santé. Voyez BOEUF.

BOUVIER, BOOTES, arctophylax, en Astronomie, est une constellation de l'hémisphère septentrional, dont les étoiles sont au nombre de vingt-trois dans le catalogue de Ptolomée ; de vingt-huit selon Tycho-Brahé : de cinquante-deux selon Hevelius, et de cinquante-cinq selon le catalogue de Flamsteed. (O)

S. m. (Economie rustique) espèce de blé blanc assez commun en Dauphiné : on le confond avec le sandelium des Latins, et le riguet et l'arinque de nos ancêtres. Voyez BLE.
S. m. (Economie rustique) c'est ainsi qu'on appelle un trou du diamètre de quatre à cinq lignes, pratiqué sur le devant des tonneaux : on le laisse ouvert pendant dix à douze jours après qu'on a abandonné les vins nouveaux ; passé ce temps, on y place une cheville haute de deux pouces, qu'on puisse ôter et mettre facilement, pour donner de l'air au vin nouveau dans le cas qu'il vint encore à s'émouvoir. On se sert de la même ouverture pour remplir les tonneaux pendant deux ou trois semaines, tous les huit jours une fois ; pendant un mois ou deux, tous les quinze jours une fois ; et enfin tous les deux mois une fais. On prétend qu'il faut être très-exact à faire ces remplissages dans les commencements, lorsque le vin bouillonne encore, et cherche à se débarrasser de ses impuretés ; et qu'il ne faut pas les négliger dans la suite ; le vin restât il des années entières dans la cave.