S. m. (Histoire naturelle, Drogues exotiques) liquidambarum, off. C'est, dit M. Geoffroy, un suc résineux, liquide, gras, d'une consistance semblable à la térébenthine, d'un jaune rougeâtre, d'un goût âcre, aromatique, d'une odeur pénétrante, qui approche du styrax et de l'ambre.

On l'apportait autrefois de la nouvelle Espagne, de la Virginie, et d'autres provinces de l'Amérique méridionale. Quelquefois on apportait en même temps une huîle roussâtre plus ténue et plus limpide que le liquidambar.

L'arbre qui donne la résine ambrée, s'appelle liquidambari arbor, sive styracifera, aceris folio, fructu tribuloïde, id est, pericarpio orbiculari, ex plurimis apicibus coagmentato, semen recondents, dans Pluk. Phyt. tab. 42. Xochiocotzo Quahuitt, seu arbor liquidambari indici, Hernand. 56. Styrax aceris folio, Raii, hist. 2. 1848. Arbor virginiana, aceris folio, vel potiùs platanus virginiana, styracem fundents, Breyn. Prod. 2. 1799. Acer virginianum, odoratum, Herm. Catal. Hort. Lugd. Batav. 641.

C'est un arbre fort ample, beau, grand, branchu, et touffu ; ses racines s'étendent de tous côtés ; son tronc est droit ; son écorce est en partie roussâtre, en partie verte, et odorante ; ses feuilles sont semblables à celles de l'érable, partagées au-moins en trois pointes blanchâtres d'un côté, d'un verd un peu foncé de l'autre, dentelées à leur circonférence, et larges de trois pouces ; ses fleurs viennent en bouquets ; ses fruits sont sphériques, épineux comme ceux du plane, composés de plusieurs capsules jaunâtres, saillantes, et terminées en pointe : dans ces capsules sont renfermées des graines oblongues, et arrondies.

Il découle de l'écorce de cet arbre, soit naturellement, soit par l'incision que l'on y fait, le suc résineux, odorant, et pénétrant, qu'on nomme liquidambar. On séparait autrefois de ce même suc récent, et mis dans un lieu convenable, une liqueur qui s'appelait huîle de liquidambar. Quelques-uns coupaient par petits morceaux les rameaux et l'écorce de cet arbre, dont ils retiraient une huîle qui nageait sur l'eau, et qu'ils vendaient pour le vrai liquidambar. On mettait aussi l'écorce de cet arbre coupée par petits morceaux avec la résine, pour lui conserver une odeur plus douce et plus durable dans les fumigations. Enfin, on consumait autrefois beaucoup de liquidambar, pour donner une bonne odeur aux peaux et aux gants.

Mais présentement à peine connaissons-nous de nom ce parfum, nous sommes devenus si délicats, que toutes les odeurs nous font mal à la tête, et causent aux dames des affections hystériques. On ne trouverait peut-être pas une once de vrai liquidambar dans Paris. (D.J.)