S. m. bubo, (Histoire naturelle, Ornithologie) grand oiseau de proie qui ne Ve que la nuit, et qui a sur la tête des plumes allongées en forme d'oreilles. Aldrovande en donne trois figures et trois descriptions, que l'on peut rapporter à une seule espèce.

La première description est de Gesner. Le duc sur lequel elle a été faite, était à peu-près de la grandeur d'une oie ; il avait environ deux pieds trois pouces d'envergure. La tête de cet oiseau ressemble, par sa forme et par sa grosseur, à celle d'un chat, ce qui lui a fait donner avec quelque fondement, le nom de chat-huant, c'est-à-dire chat plaintif. Les plumes qui s'élevaient au-dessus des oreilles étaient noirâtres, elles avaient jusqu'à trois pouces de longueur. Les yeux étaient grands ; les plumes qui entouraient le croupion avaient plus d'une palme de longueur ; elles étaient fort touffues, et très-douces au toucher. Cet oiseau avait environ deux pieds et demi de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des pattes, ou de la queue. L'iris des yeux était d'une couleur d'orange brillant ; et le bec noir, court, et crochu. En écartant les plumes, on voyait l'ouverture des oreilles qui était fort grande ; il y avait des poils ou de petites plumes qui s'étendaient sur les narines. Les plumes de cet oiseau étaient parsemées de taches blanchâtres, noires, et roussâtres. Il avait des ongles noirs, crochus, et fort pointus. Le pied était garni jusqu'au bout des doigts, de plumes blanchâtres qui avaient une teinte de roux.

La seconde description est d'Aldrovande. L'oiseau que cet auteur décrit, ressemble à celui de Gesner pour la grosseur, et il en diffère à d'autres égards. Il a les pattes garnies de plumes, comme le premier, jusque sur les doigts, mais elles sont plus courtes et plus minces. Cet oiseau est de couleur rousse, ou de couleur de rouille mêlée de cendré principalement sur la poitrine, où il y a aussi des taches noirâtres, oblongues, et dispersées sans ordre. Le dos et les ailes sont plus rousses que le reste du corps. Les grandes plumes des ailes et de la queue ont des bandes transversales, noirâtres, assez larges ; celles de la queue sont terminées des deux côtés par d'autres bandes plus étroites ; les ongles sont très-grands, fort pointus, et de couleur de corne.

Le troisième ressemble parfaitement au second, excepté qu'il n'a pas les pattes garnies de plumes, et qu'elles sont minces ainsi que les doigts.

L'oiseau que Marggrave décrit sous les noms de jacurutu du Bresil, est un duc. Ces oiseaux nichent au haut des rochers les plus escarpés ; ils prennent non-seulement d'autres oiseaux, mais encore des lapins et des lièvres, comme l'aigle. Aldrovande prétend qu'il n'y a pas d'oiseau qui fasse autant de proie que le duc pendant la nuit, et surtout quand il a des petits ; et sa provision est si grande, que non seulement il a de quoi se nourrir lui et ses petits, mais qu'il en reste encore pour ceux qui savent son nid, pourvu qu'ils aient attention de n'en approcher que dans le temps que l'oiseau est en campagne, et d'y laisser pour les petits une quantité suffisante de nourriture. Willughby, Ornith. Voyez OISEAU. (I)

DUC, (petit) s. m. scops, (Histoire naturelle, Ornithologie) oiseau de nuit, qui est peut-être le plus petit de tous les oiseaux de proie en ce genre. Il est moins gros que le hibou cornu, plus grand que la grive, et presqu'aussi gros que le pigeon ; il a neuf pouces de longueur ; sa tête est ronde, et recouverte de plumes de couleur livide, et le bec court, crochu, et noir. Les oreilles, ou plutôt les plumes qui s'élèvent en forme d'oreilles, sont apparentes quand l'oiseau est vivant, mais elles restent abaissées lorsqu'il est mort : chacune de ces prétendues oreilles ne consiste que dans une seule plume. La couleur dominante du corps est cendrée, et mêlée de teintes livides avec plusieurs taches blanchâtres : ce mélange fait un assez bel effet à l'oeil, et rend le plumage de cet oiseau plus beau que celui d'aucun autre oiseau du même genre. Il y a sur les grandes plumes des ailes et sur celles de la queue, de petites taches blanches disposées par bandes transversales. On voit une teinte de roux presque sur tout le corps, et principalement sur le cou et sur la racine des ailes. Les plumes du ventre ont plus de blanc que celles des autres parties du corps ; elles sont, comme toutes les autres plumes, de couleur noire à la racine, mais elles ont dans le milieu une couleur rousse : le reste est blanc et parsemé de très-petites taches noires. Les yeux brillent d'un jaune ardent, comme dans la plupart des oiseaux de nuit. Les pattes sont couvertes de plumes de couleur rousse cendrée, et les pieds petits, dégarnis de plumes, recouverts d'écailles, et de couleur brune mêlée d'une teinte livide. Il y a deux doigts en avant et deux autres en arrière, qui ont chacun un ongle de couleur brune. Cet oiseau est fort commun en Italie. Aldrovande fait mention d'un autre oiseau du même genre, qui se trouve en Allemagne, et qui ne diffère de celui dont il vient d'être fait mention, qu'en ce qu'il est plus blanc, et qu'il a la queue et les oreilles plus longues. Willughby, Ornit. Voyez OISEAU. (I)