S. f. cornix. (Histoire naturelle, Ornithologie) espèce d'oiseau. Le mâle pese dix onces ; il a un pied cinq pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des ongles, et un pied six pouces, si on prend la mesure jusqu'au bout de la queue, l'envergure est de deux pieds ; le bec est droit, fort, et long, de près de deux pouces et demi depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche ; la langue est fourchue ; les yeux sont grands ; l'iris est de couleur de naisette : l'ouverture des narines est ronde et recouverte par des soies noires et rabattues sur le bec. Toutes les plumes de cet oiseau sont entièrement noires. Il y a vingt grandes plumes dans chaque aîle ; la première ou l'extérieure est plus courte que la seconde ; la seconde est aussi plus courte que la troisième, et la quatrième est la plus longue de toutes. Les pattes sont noires ; les ongles forts, et de la même couleur que les pattes. Le doigt extérieur tient au doigt du milieu, jusqu'au-dessus de la première articulation ; la queue est composée de douze plumes, et elle a sept pouces et demi de longueur. La corneille aime la chair de cadavres d'animaux, surtout quand ils commencent à se corrompre : mais elle ne se contente pas de manger les animaux quand ils sont morts, elle attaque et tue les oiseaux vivants, de même que le corbeau, et elle est aussi avide de fruits, de vers et de toutes sortes d'insectes. La corneille niche au haut des arbres. La femelle fait quatre ou cinq œufs semblables à ceux du corbeau, mais plus petits.

Aldrovande dit que la corneille apprend facilement à parler. Pline fait mention d'un de ces oiseaux qui prononçait plusieurs mots de suite, et qui apprenait en peu de temps à en prononcer d'autres. Il n'y a que la femelle qui couve les œufs, et le mâle a soin de lui apporter de la nourriture pendant le temps de l'incubation ; au lieu que parmi les autres oiseaux, le mâle et la femelle couvent tour-à-tour. Willughby, Ornith. Voyez OISEAU. (I)

CORNEILLE EMANTELEE, cornix cinerea frugilega, oiseau qui diffère un peu de la corneille. Celui qui a servi pour la description suivante, pesait environ une livre six onces ; il avait un pied six ou sept pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, et son envergure était de trois pieds. Le bec avait deux pouces et demi de longueur, depuis sa pointe jusqu'à l'angle de la bouche ; il est fort, sa surface est lisse, et sa couleur noire dans toute son étendue, à l'exception de l'extrémité qui est blanchâtre ; la pièce de dessus est un peu plus longue que celle du dessous, et un peu crochue par le bout, et convexe par le dessus. Les ouvertures des narines sont rondes et recouvertes par des soies. La langue est large, noire, fourchue et déchiquetée sur les côtés ; l'iris des yeux est de couleur de naisette ; la tête, la gorge, le devant du cou, et les ailes, sont de couleur noire avec quelque teinte de bleu ; le ventre, la poitrine, le dos, le derrière et les côtés du cou, sont de couleur cendrée, à l'exception des tuyaux des plumes qui sont noirâtres, la couleur du ventre est plus claire que celle du dos ; les plumes qui se trouvent à l'endroit où la couleur noire du devant du cou joint la couleur grise des côtés, ont les barbes extérieures de couleur cendrée, et les intérieures noires. Il y a vingt grandes plumes dans les ailes ; la première est fort courte, la troisième et la quatrième sont les plus longues ; dans toutes celles qui sont placées après la sixième, la pointe du tuyau déborde au-delà des barbes. La queue est composée de douze plumes ; les deux du milieu ont sept pouces et demi de longueur ; les autres sont moins longues, et diminuent par étage jusqu'à la dernière de chaque côté. Le doigt de derrière est grand ; le doigt extérieur est égal à l'intérieur, et la pointe des ongles de ces deux doigts ne s'étend pas au-delà de l'origine de l'ongle du doigt du milieu ; ce doigt et l'extérieur sont unis à leur base. La corneille émantelée se nourrit de froment, d'orge et d'autres graines ; elle est sujette à avoir des pous. Aldrovande dit qu'elle reste sur les hautes montagnes pendant l'été, qu'elle y fait son nid, et qu'en hiver elle descend dans les plaines. Willughby, Ornit. Pour ôter toute équivoque de noms, on pourrait appeler cet oiseau bontecraye, qui signifie en idiomes belgiques corneille de plusieurs couleurs. Voyez OISEAU. (I)

CORNEILLE, oiseau. (Matière médicale) La fiente de corneille prise dans du vin, est recommandée dans la cure de la dyssenterie. Dict. de med. Dale, Schroeder, etc.

CORNEILLE, (Chasse et oecon. rust.) Ces oiseaux font un grand dégat dans les terres nouvellement ensemencées. Voilà la meilleure manière de les détruire. On prend des fressures de bœufs coupées par petits morceaux, que l'on mêle avec de la noix vomique en poudre ; on laisse le tout s'incorporer pendant vingt-quatre heures à froid ; on répand à la pointe du jour ces morceaux de viande sur les terres nouvellement ensemencées : dès que les corneilles en ont mangé, et que la viande est digérée, elles tombent mortes. On peut leur sauver la vie, en leur faisant boire de l'eau par force ; et si quelque chien a pris de la noix vomique, on le sauve pareillement en lui faisant avaler du vinaigre.

On les prend à la glu, au rets saillant. Un des appas que les corneilles aiment beaucoup, sont les feves de marais ; on les perce, quand elles sont vertes, avec une aiguille ou épingle sans tête, qu'on laisse dans la feve, et en hiver on les répand sur la terre. Les corneilles les mangent ; mais lorsqu'elles sont digérées, ces corneilles languissent et meurent.

On en fait encore, à ce qu'on dit, une chasse singulière à Rouments, aux environs de Castelnaudari. On Ve dans une forêt où il y en a beaucoup ; on ébranche plusieurs arbres ; le soir on se couvre de noir depuis la tête jusqu'aux pieds ; on a des corneilles de bois peint en noir ; on met ces corneilles sur les arbres ébranchés ; on se place au milieu ; d'autres vont secouer les arbres circonvoisins, et effaroucher les corneilles : elles s'envolent, et trompées par les corneilles peintes, elles se précipitent sur les arbres ébranchés, où les chasseurs vêtus de noir et perchés les prennent à la main. Cette chasse commence en Novembre, dure jusqu'en Mars, et se fait pendant les nuits les plus obscures.

CORNEILLE DE MER, corvus sylvaticus. Aldrovande fait mention sous ce nom d'un oiseau qu'il ne connaissait que sur le rapport d'autrui. Il dit lui-même que la corneille de mer est peut-être un autre oiseau, et que celui-ci n'est pas aquatique ; qu'il se trouve au contraire sur les montagnes et dans les bois, et qu'il n'a point de membrane aux pieds : cependant il ajoute qu'on l'a confondu avec le cormorant. On a aussi donné le nom de corneille de mer à la corneille émantelée. Voyez OISEAU. (I)

CORNEILLE SAUVAGE, voyez FREUS.

CORNEILLE, lysimachia, (Histoire naturelle, Botanique) genre de plante à fleur monopétale découpée en rayons. Le pistil sort du calice ; il est attaché comme un clou à la partie moyenne de la fleur, et il devient dans la suite un fruit ou une coque presque ronde qui s'ouvre par la pointe, et qui renferme des semences attachées à un placenta. Tournefort, Institut. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

CORNEILLE JAUNE, (Médecine) plante, lysimachia lutea major quae Dioscoridis C. B. Pit. Tournefort. Les semences sont d'un goût astringent. Elle contient beaucoup de flegme, d'huile, et peu de sel.

Elle est fort astringente et vulnéraire ; on s'en sert pour la dyssenterie, pour les hémorrhagies, pour nettoyer et consolider les plaies. James et Chamb.