S. m. (Conchyliologie) en latin testa, c'est la substance la plus dure qui forme le corps d'une coquille ; ainsi testacée se dit d'une coquille dure et épaisse. (D.J.)

TEST, (Histoire moderne) en Angleterre, mot tiré du latin testimonium. C'est une protestation ou déclaration publique sur certains chefs de religion et de gouvernement que les rois et les parlements ont ordonné de faire à ceux qui prétendaient aux dignités de l'église anglicane ou aux charges du royaume. On y a joint des lois pénales contre les ecclésiastiques, les seigneurs du parlement, les commandants et officiers qui refusent de prêter le serment conformément à ces tests, dont voici les principaux formulaires.

Test des ecclésiastiques. " Je N. déclare ici sans dissimulation que j'approuve et consens, soit en général, soit en particulier, à tout ce qui est compris dans le livre intitulé, le livre des communes prières, de l'administration des sacrements, et autres exercices et cérémonies de l'église, suivant l'usage de l'église anglicane. "

Loi pénale. " Celui qui sera en demeure de faire cette déclaration, sera entiérement déchu de toute promotion ecclésiastique. Tous les doyens, chanoines, prébendaires, maîtres, chefs, professeurs, etc. ne seront point admis à leur emploi, qu'ils n'aient fait cette protestation. "

Test du serment de suprématie. " Je N. confesse et déclare pleinement convaincu en ma conscience, que le roi est le seul souverain de ce royaume et de toutes les puissances et seigneuries, aussi bien dans les choses spirituelles et ecclésiastiques que temporelles, et qu'aucun prince étranger, prélat, état ou puissance n'a et ne peut avoir nulle juridiction ni prééminence dans les choses ecclésiastiques ou spirituelles de ce royaume. "

Loi pénale. " Personne ne pourra être reçu à aucune charge ou emploi, soit pour le spirituel, soit pour le temporel : il ne sera non plus admis à aucun ordre ou degré du doctorat, qu'il n'ait prêté ce serment, à peine de privation dudit office ou emploi. "

Henri VIII. après sa séparation d'avec l'église romaine, imposa la nécessité de ces tests, dont les formules varièrent à quelques égards sous les règnes d'Edouard VI. d'Elizabeth, de Jacques I. et de Charles I. En 1662 Charles II. révoqua les tests, et accorda la liberté de conscience : ce qu'il renouvella en 1669 et 1672. Jacques II. qui lui succéda, en usa de même ; mais après la révolution qui détrona ce prince, le test fut rétabli, et on le prête encore aujourd'hui. En 1673 le parlement dressa un nouveau test, par lequel tous ceux qui entreraient dans quelque charge publique, ou qui en seraient revêtus, rejetteraient par serment le dogme de la transubstantiation, sous peine d'exclusion desdites charges. On augmenta en 1678 ce test dont la formule était conçue en ces termes :

" Moi N. J'atteste, justifie et déclare solennellement et sincèrement en la présence de Dieu, que je crois que dans le sacrement de la cène du Seigneur, il n'y a aucune transubstantiation des éléments du pain et du vin dans le corps et le sang de Jesus-Christ, dans et après la consécration faite par quelque personne que ce sait, et que l'invocation ou adoration de la vierge-Marie ou de tout autre saint, et le sacrifice de la messe, de la manière qu'ils sont en usage à présent dans l'église de Rome, est superstition et idolâtrie. "

On déclare ensuite que ce serment est fait sans aucune réticence, c'est-à-dire, sans aucune restriction mentale.