(Botanique exotique) ou mamey, en latin mammea par le P. Plumier, genre de plante que Linnaeus caractérise ainsi. Le calice particulier de la fleur est formé de deux feuilles ovales qui tombent. La fleur est composée de quatre pétales concaves, arrondis, et plus larges que le calice. Les étamines sont des filets nombreux, de moitié moins longs que la fleur. Leurs bossettes ainsi que le germe du pistil sont arrondis. Le stîle est en forme de cône. Le fruit est une baie très-grosse, charnue, rondelette et pointue à l'extrémité. Les graines sont ovales, quelquefois renfermées au nombre de quatre dans une simple loge.

Le P. Plumier ayant eu occasion de voir des mammey en plusieurs endroits des Indes occidentales, n'a pas oublié de décrire cette plante avec toute l'exactitude d'un botaniste consommé.

C'est, dit-il, un fort bel arbre et un des plus agréables qu'on puisse voir, mais moins encore par sa grandeur remarquable, que par la bonté de son fruit et la beauté du feuillage dont il est couvert en tout temps. Ses feuilles sont attachées deux à deux, vis-à-vis l'une de l'autre, et soutenues par une grosse nervure, et par plusieurs petites côtes traversières.

Les fleurs sont composées de quatre pétales argentins, un peu charnus, disposés en rose, ovales, creux, et deux fois plus larges que l'ongle. Leur calice est d'une seule pièce rougeâtre et fendue en deux quartiers, en façon de deux petites cuillières ; il pousse un pistil entouré d'une belle touffe d'étamines très-blanches, surmontées chacune d'un petit sommet doré.

Lorsque la fleur est tombée, le pistil devient un fruit à-peu-près semblable à nos pavies, mais souvent aussi gros que la tête d'un enfant. Il est pourtant terminé par une pointe conique, son écorce est épaisse comme du cuir, de couleur grisâtre, et toute couverte de tubercules qui la rendent raboteuse. Elle est fort adhérente à une chair jaunâtre, un peu plus ferme que celle de nos pavies, mais de même odeur et de même gout. Le milieu du fruit est occupé par deux, trois, et souvent quatre noyaux, assez durs, filasseux, couleur de chataigne, et un peu plus gros qu'un œuf de pigeon.

Cet arbre fleurit en Février ou Mars, et ses fruits ne sont mûrs que dans les mois de Juillet ou d'Aout. On voit des mammey en plusieurs endroits des îles de l'Amérique, mais plus particulièrement dans l'île Saint-Domingue, où on les appelle abricots de S. Domingue.

Ray dit qu'il sort en abondance des incisions qu'on fait à cet arbre, une liqueur transparente, que les naturels du pays reçoivent dans des gourdes, et que cette liqueur est extrêmement diurétique. (D.J.)