S. m. (Botanique exotique) arbre des Indes, d'Afrique et d'Amérique, dont le fruit mûr produit une espèce de laine ou de coton ; c'est le gossampinus de Pline, arbor lanigera de Pison, ceyba aculeata viticis folio de Plumier, et le fromager de nos îles françaises. Il tire son nom des deux mots latins, gossipium, coton, et pinus, pin, parce qu'il a quelque ressemblance avec le pin, et qu'il porte une espèce de coton.

Il s'élève fort haut, et si l'on ne prend soin de le tailler, ses branches s'écartent au loin ; l'écorce est verte dans la jeunesse de l'arbre, et a cinq ou six lignes d'épaisseur : ensuite elle brunit et s'épaissit encore. Les feuilles sont longues et paraissent étroites, parce qu'elles sont divisées en trois parties comme celle du treffle ; elles sont tendres, minces, d'un verd brillant dans leur naissance, mais qui perd bientôt son éclat : elles tombent pour faire place à d'autres feuilles qui leur succedent, de sorte que dans l'espace de peu de temps cet arbre change de livrée.

L'écorce est hérissée d'épines droites, fortes, de forme pyramidale, et d'un pouce et demi de longueur. Elles n'ont pas leur racine au-delà de l'écorce ; elles y tiennent même si peu, qu'il suffit de les toucher légèrement avec un bâton pour les abattre ; et dans le lieu d'où elles tombent, il ne reste qu'un vestige blanc à l'endroit qu'elles occupaient.

Quelques jours après que l'arbre a changé de feuilles, ce qui arrive dans nos îles au commencement de la saison seche, les fleurs paraissent en grosses touffes ; elles sont petites, blanches, si délicates, qu'elles ne subsistent que huit ou dix jours. On voit succéder à leur place une coque verte de la forme et de la grosseur d'un œuf de poule, mais un peu plus pointue par les deux bouts ; elle contient un duvet ou une sorte de coton, qui n'est pas plutôt mûr que la coque crève avec quelque bruit, et le coton serait emporté aussi-tôt par le vent, s'il n'était recueilli avec beaucoup de soin.

Ce coton est de couleur gris de perle extrêmement fin, doux, lustré, et plus court que le coton commun ; on ne laisse pas cependant de le filer, et on en fait des bas ; outre le coton, la coque renferme plusieurs graines brunes et plates comme nos fèves d'haricots ; on ne s'amuse pas à les semer, parce que l'arbre vient parfaitement bien de bouture et plus vite. On se sert de ce coton pour faire des oreillers, des traversins, et même des lits de plume.

Le bois du gossampin est blanc, tendre, filasseux, pliant, souple, et fort difficîle à couper quand il est vieux. On plante cet arbre ordinairement devant les maisons pour jouir de la fraicheur de son ombre, et on le choisit plutôt qu'un autre, parce qu'en peu d'années il devient fort gros, et fort garni de feuilles et de branches auxquelles on fait prendre telle forme et telle situation qu'on veut. (D.J.)