MARTES, s. f. (Histoire naturelle) animal quadrupede, qui ne diffère de la fouine que par les couleurs du poil ; aussi les Latins comprennent-ils l'une et l'autre sous le nom de martes. La marte est plus sauvage que la fouine : on l'a appelée marte sauvage, ou marte des sapins, pour la distinguer de la fouine, qui a été désignée par les noms de marte domestique, ou marte des hêtres ; mais les martes et les fouines se trouvent dans toutes sortes de forêts, même dans celles où il n'y a ni sapins, ni hêtres. Les martes sont originaires du climat du nord, où elles se trouvent en très-grand nombre ; il y en a peu dans les climats tempérés, et on n'en voit aucune dans les pays chauds. Il y a quelques martes en France. Cet animal a un duvet de couleur cendrée, légèrement teinte de couleur de lilas sur la plus grande partie de sa longueur, et de couleur fauve très-claire et presque blanchâtre à l'extrémité ; les poils longs et fermes sont de la même couleur que le duvet sur la moitié de leur longueur, le reste est luisant et de couleur brune mêlée de roux ; le bout du museau, la poitrine, les quatre jambes et la queue ont une couleur brune, noirâtre, très-légèrement teinte de fauve ; la gorge, la partie inférieure du cou, et la partie antérieure de la poitrine, sont de couleur mêlée de blanc et d'orange sale plus ou moins apparent à différents aspects ; il y a au milieu de cette couleur deux petites taches brunes placées, l'une sur la gorge, et l'autre entre le cou et la poitrine. La marte parcourt les bois, grimpe au-dessus des arbres, vir de chair, et détruit une quantité prodigieuse d'oiseaux, dont elle suce les œufs. Elle prend les écureuils, les mulots, les lerots, etc. Lorsqu'elle est prête à mettre bas, elle s'empare du nid d'un écureuil, d'un duc, d'une buse, ou des trous de vieux arbres, habités par des pies de bois et d'autres oiseaux. La marte met bas au printemps ; la portée n'est que de deux ou trois. Les martes sont aussi communes dans l'Amérique, que dans le nord de l'Europe et de l'Asie. Histoire naturelle gen. et part. tom. VII. Voyez QUADRUPEDE.

MARTE ZIBELINE, martes zibelina. (Histoire naturelle) animal quadrupede, un peu plus petit que la marte. Il n'en diffère que par les couleurs du poil ; la gorge est grise, la partie antérieure de la tête et les oreilles sont d'un gris blanchâtre ; tout le reste de l'animal est de couleur fauve obscure. Sa fourrure est bien plus précieuse que celle de la marte. Voyez Rai, synops. anim. quadr.

On distingue deux sortes de martes ; savoir, les martes communes et les martes zibelines.

Les peaux des martes communes font partie du commerce de la pelleterie. On les tire de divers pays, mais surtout du Canada, de Prusse et de Biscaye.

Les martes zibelines, autrement souris de Moscovie, sont des espèces de fouines très-sauvages, qui ne vivent que dans les vastes forêts. Leur peau est garnie d'un poil doux, lustré, tirant sur le noir, et assez long ; on en fait des fourrures très-précieuses. Ces animaux se trouvent principalement dans la Laponie et dans la Sibérie, où on les tue à coups de fusil pour le profit du czar de Moscovie, qui emploie à cette chasse les criminels condamnés, et y envoie même quelquefois des régiments entiers.

Les martes zibelines s'achetent par caisses assorties de dix masses ou timbres, depuis le numero 1 jusqu'au numero 10, qui vont toujours en diminuant de beauté depuis le premier numero jusqu'au dernier.

La masse est composée de vingt paires, ou quarante peaux.

Les martes zibelines qui se voient en France, sont tirées presque toutes de Hollande, d'Angleterre ou de Hambourg. Les marchands merciers et les pelletiers en font tout le commerce. Les premiers en gros ; mais les pelletiers leur donnent quelques apprêts pour les rendre plus douces et plus belles, et en font des manchons, palatines et autres fourrures précieuses qu'ils vendent dans leurs boutiques. Les martes zibelines se nomment aussi hermelines, armelines, zebelles, zebellines, zybellines et sebelines. Voyez le Diction. du comm.