adj. (Histoire naturelle) se dit des animaux qui vivent de chair. Dans les animaux carnivores le colon est simple, et les excréments liquides. C'est ce qu'on a observé dans le chat, dans le chien, dans le lion, dans l'ours. De plus, ils n'ont qu'un estomac membraneux, mou ; et il est de même nature dans les lésards, dans les poissons, dans les serpens, dans le veau-marin, etc. mais toutes les espèces d'oies, de poules, et d'autres oiseaux granivores, dont le nombre est immense, qui n'ont point de dents et ne se nourrissent que d'une farine végétale, enfermée dans des grains à double écorce, ont une structure différente. Au cou, au-dessus du sternum, l'oesophage se dilate en une bulbe ou sinus, appelé communément jabot, rempli de glandes salivaires, qui versent sur les grains une liqueur propre à les amollir. Ces glandes sont en grand nombre, rondes, oblongues ; fistuleuses, divisées suivant leur longueur ; elles paraissent caves, et versent un suc blanc un peu visqueux. Dans les oiseaux de proie, on trouve beaucoup de corps glanduleux. Malpighi remarque que dans l'aigle, non-seulement la partie supérieure de l'estomac, mais encore l'oesophage, est parsemé de glandes ovales, et qu'on y voit par-tout de petits tuyaux qui viennent de la tunique nerveuse, et qui fournissent un suc. Le jabot a été exactement décrit par Wepfer dans la cicogne, et par Grew dans le pigeon. C'est donc dans ce jabot ou premier ventricule, que les matières séjournent, s'amollissent, et deviennent friables ; ensuite elles sont poussées au-dessous du diaphragme dans l'abdomen, ou au lieu d'un estomac mou et membraneux, comme celui de l'homme et de tous les carnivores, elles ont à essuyer l'action de deux paires de muscles, après avoir souffert celle des trois tuniques musculeuses du jabot. Ces muscles ont à leur partie supérieure, des glandes rangées en anneaux qui descendent de la membrane musculeuse, et sont percées à leurs pointes, comme on le voit encore dans la poule et dans l'outarde. Mais ce qu'il y a peut-être ici de plus singulier et de plus digne de remarque, c'est qu'étant de figure elliptique, ils laissent entr'eux une fente fort étroite, et sont intérieurement incrustés d'une membrane forte, remplie de sillons transversaux, raboteuse, dure, calleuse, presque cartilagineuse ; de sorte que cette espèce de bouclier est capable de moudre les corps les plus durs : car son action est presque comparable à celle des dents molaires. Willis même prétend que les écrevisses ont de vraies dents dans le ventricule. Les organes qui sont réunis dans l'homme, sont donc séparés dans les oiseaux. Nous avons dans l'estomac la salive qui amollit, et des fibres charnues qui broyent ; au lieu que les oiseaux dissolvent dans un ventricule avant que de broyer dans l'autre ; et cette structure leur était absolument nécessaire. Sans cette duplicité, qui fait que l'action des fibres charnues n'est point énervée par un velouté et par des humeurs, comment pourraient-ils digérer des aliments aussi durs, que la mastication n'eut pas préparés auparavant ? Il n'est donc pas surprenant qu'on trouve si souvent dans les pigeons des matières friables dans le premier ventricule, et réduites en bouillie dans le second : mais il y a des animaux qui n'ont ni dents, ni d'autre instrument qui leur en tienne lieu. Pourquoi cela ? c'est qu'ils ne se nourrissent pas d'aliments durs ; d'ailleurs ce qui manque en solide à quelques estomacs, leur a été donné en liquide. Telle est la vanité qui s'observe dans les estomacs des granivores et des carnivores. Voyez CARNACIER, GRANIVORE, TOMACOMAC. (L)