LE, le léde ou le ledum, (Botanique) est une espèce de ciste qui porte le ladanum.

Tournefort l'appelle cistus ladanifera, cretica, flore purpureo, coroll. I. R. H. 19. Belon le nomme cistus è quâ ladanum in Cretâ colligitur, observ. lib. I. c. VIIe Prosper Alpin le désigne en deux mots, ladanum creticum, plant. exot. 88. cistus laurinis foliis par Weeler, itin. 219. cistus laudanifera, cretica, vera, par Park. theat. 666. The Gumbearing rock-rose en anglais. Voici sa description très-exacte.

C'est un arbrisseau branchu, touffu, couché sur la terre, haut d'un ou de deux pieds. Sa racine est ligneuse, blanchâtre en-dedans, noirâtre en-dehors, longue d'environ un pied, fibrée et chevelue. L'écorce est rougeâtre intérieurement, brune extérieurement et gercée. Elle pousse beaucoup de branches grosses comme le doigt, dures, brunes, grisâtres, et couvertes d'une écorce gercée. Ces branches se subdivisent en d'autres rameaux d'un rouge foncé, dont les petits jets sont velus et d'un verd-pâle. Les feuilles y naissent opposées deux à deux, oblongues, vert-brunes, ondées sur les bords, épaisses, veinées et chagrinées. Elles sont longues d'un pouce, larges de huit ou neuf lignes, terminées en pointes mousses, portées par une queue longue de trois ou quatre lignes sur une ligne de largeur.

Les fleurs qui naissent à l'extrémité des rameaux, ont un pouce et demi de diamètre ; elles sont composées de cinq pétales de couleur pourpre, chifonnés, arrondis, quoique étroits à leur naissance, marqués d'un onglet jaune, et bien souvent déchirés sur les bords.

Du centre de ces fleurs sort une touffe d'étamines jaunes, chargées d'un petit sommet, feuillemorte. Elles environnent un pistil long de deux lignes, et terminé par un filet arrondi à son extrémité.

Le calice est à cinq feuilles longues de sept ou huit lignes, ovalaires, veinées, velues sur les bords, pointues, et le plus souvent recourbées en bas.

Quand la fleur est passée, le pistil devient un fruit ou une coque, longue d'environ cinq lignes, presque ovale, dure, obtuse, brune, couverte d'un duvet soyeux et enveloppée des feuilles du calice.

Cette coque est partagée dans sa longueur en cinq loges, qui sont remplies de graines menues, anguleuses, rousses, ayant près d'une ligne de diamètre. Toute la plante est un peu styptique, et d'un goût d'herbes. Elle vient en abondance dans les montagnes qui sont auprès de la Canée, autrefois Cydon, capitale de l'île de Crète. Dioscoride l'a fort bien connue, et l'a marquée sous le nom de Ledon.

M. de Tournefort a observé dans le Pont un autre ciste ladanifère ; ou plutôt une variété de celui-ci, avec cette seule différence que sa fleur est plus grande, flore purpureo majore.

La résine qui découle en été des feuilles de ces arbrisseaux se nomme labdanum ou ladanum. Voyez LADANUM.

Le ciste d'Espagne à feuilles de saule, et à fleurs blanches, marquetées au milieu d'une tache pourpre, cistus ladanifera, hispanica, salicis folio, flore albo, maculâ punicante insignito, est encore un ciste ladanifère, qui ne le cede en rien à ceux de Candie. Ses fleurs, aussi grandes que la rose, sont d'une extrême beauté ; la substance douce, résineuse, que nous appelons ladanum, exude dans les chaleurs de l'été à-travers les pores des feuilles de ce ciste en telle abondance que toute leur surface en est couverte. (D.J.)