ce sont des sortes de souliers qui se font avec le chanvre. On prend le chanvre quand il est prêt à être filé, on le tord avec les machines du Cordier ; on le natte à deux brins ; on coud cette natte en la reployant sans cesse sur elle-même, plus ou moins, selon que la largeur de l'empeigne et des quartiers le demande ; elle forme tout le dessus du soulier. Le Cordonnier ajuste la semelle à ce dessus, comme s'il était de cuir, et l'alpargate est faite. Il y a des alpargates d'hiver et d'été. Celles d'été sont d'une natte extrêmement légère et fine. Celles d'hiver sont d'une natte plus épaisse et plus large, et cette natte est encore soutenue en-dessous par une fourrure ou piqûre de laine ou de coton. Le Cordonnier a soin d'en ajuster une pareille sur la semelle en-dedans ; ce qui rend cette chaussure extrêmement chaude. On y a les pieds comme dans un manchon.