Les habitants d'Alep recueillent sur cette plante une espèce de manne, dont les grains sont un peu plus gros que ceux de la coriandre.

Elle croit en buisson, et des branches assez rassemblées partent d'un même tronc dans un fort bel ordre, et lui donnent une forme ronde. Les feuilles sont à l'origine des épines ; elles sont de couleur cendrée, oblongues et polygonales : sa racine est longue, et de couleur de pourpre.

Les Arabes appellent tereniabin ou trangebin, la manne de l'alhagi : on trouve cette plante en Perse, aux environs d'Alep et de Kaika, en Mésopotamie. Ses feuilles sont dessiccatives et chaudes : ses fleurs purgent ; on en fait bouillir une poignée dans de l'eau.

Ses feuilles et ses branches, dit M. Tournefort, se couvrent dans les grandes chaleurs de l'été, d'une liqueur grasse et onctueuse, et qui a à-peu-près la consistance de miel. La fraicheur de la nuit la condense et la réduit en forme de grains : ce sont ces grains auxquels on donne le nom de manne d'alhagi, et que les naturels du pays appellent trangebin, ou tereniabin. On la recueille principalement aux environs de Tauris, ville de Perse, où on la réduit en pains assez gros, et d'une couleur jaune foncée. Les grains les plus gros qui sont chargés de poussière et de parcelles de feuilles desschées, sont les moins estimés ; on leur préfère les plus petits, qui cependant pour la bonté sont au-dessous de notre manne de Calabre.

On en fait fondre trois onces dans une infusion de feuilles de séné, que l'on donne aux malades qu'on veut purger.