La fig. 2. de la Planche VI. de l'Art milit. fait voir le canon monté sur son affut. La fig. 3. de la même Planche représente le profil de l'affut dont A B est une des flasques ; et la fig. 4. le plan du même affut.

Lorsqu'on veut mener le canon en campagne, ou le transporter d'un lieu à un autre ; on attache un avant-train à la partie de ces flasques où est l'entretoise de lunette, comme on le voit, Pl. VI. Art mil. fig. 5. La figure 2. de la Planche VII. fait voir le plan de l'avant-train, et de l'affut qui y est joint ou attaché.

Outre l'affut qu'on vient de faire connaître, qui est le plus ordinaire, et qui se nomme affut à rouage, il y a des affuts de place, des marins, et des batards, lesquels, au lieu des roues ordinaires, n'ont que des roulettes pleines qui suffisent pour faire mouvoir le canon sur un rempart ou sur de petits espaces.

Le mortier a aussi un affut pour la facilité du service, et pour le faire tenir plus solidement dans telle situation qu'on veut.

L'affut du mortier n'a point de roues, attendu qu'on ne transporte point le mortier sur son affut, comme on y transporte le canon. On a imaginé différentes sortes d'affuts de mortiers ; il y en a de fer, il y en a eu de fonte : mais nous ne parlerons ici que du plus ordinaire. Il est composé de deux pièces de bois plus ou moins fortes et longues, suivant la grosseur du mortier : on les appelle flasques, comme dans le canon ; elles sont jointes par des entretoises fort épaisses. Sur la partie supérieure du milieu des flasques, il y a une entaille pour recevoir les tourillons du mortier ; par-dessus chaque entaille, se pose une forte bande de fer appelée sus-bande, dont le milieu est courbé en demi-cercle pour encastrer les tourillons, et les tenir fortement joints ou attachés aux flasques de l'affut. Dans l'intérieur de chaque entaille est une pareille bande de fer appelée, à cause de sa position, sous-bande. Ces bandes sont attachées aux flasques par de longues et fortes chevilles de fer ; quelquefois la sus-bande est attachée aux flasques par une autre bande de fer, qui couvre chacune de ses extrémités. Il y a sur le devant et sur le derrière des flasques, des espèces de barres de fer arrondies qui les traversent de part et d'autre, et qui servent à les serrer exactement avec les entretoises : c'est ce qu'on appelle des boulons. Sur le devant des flasques ou de l'affut, il y a quatre chevilles de fer élevées perpendiculairement, entre lesquelles est un morceau de bois sur lequel s'appuie le ventre du mortier, ou sa partie qui contient la chambre. Ce morceau de bois sert à soutenir le mortier lorsqu'on veut le faire tirer ; il est appelé coussinet. Au lieu de chevilles pour le tenir, il est quelquefois encastré dans une entaille que l'on fait exprès vers l'extrémité des flasques. Lorsqu'on veut relever le mortier, et diminuer son inclinaison sur le coussinet, on introduit entre le mortier et le coussinet un coin de mire, à-peu-près comme celui qui sert à pointer le canon. On voit, Pl. VII. de Fortific. fig. 8. un mortier A monté sur son affut X. Traité d'Artillerie par M. le Blond. (Q)

AFFUT, terme de Chasse ; c'est un lieu caché où l'on se met avec un fusil prêt à tirer, et où on attend le soir le gibier à la sortie d'un bois. On dit, il fait bon aller ce soir à l'affut ; on Ve le matin à la rentrée.