ADRESSE, s. f. (Histoire moderne) expression singulièrement usitée en Angleterre, où elle signifie placet, requête ou remontrance présentée au roi au nom d'un corps, pour exprimer ou notifier ses sentiments de joie, de satisfaction, etc. dans quelqu'occasion extraordinaire. Ce mot est François : il est formé du verbe adresser, envoyer quelque chose à une personne.

On dit en Angleterre, l'adresse des Lords, l'adresse des Communes. Ces adresses commencèrent à avoir lieu sous l'administration d'Olivier Cromwel. A Paris, le lieu où s'impriment et se débitent les gazettes est appelé Bureau d'adresse. (H)

ADRESSE, s. f. (Commerce) suscription qu'on met sur le dos d'une lettre missive pour la faire tenir, ou par la poste ou autrement, à la personne à qui elle est adressée.

Cette adresse ou suscription doit contenir les noms, demeure et qualité de celui à qui elle doit être rendue, avec les noms de la province, de la ville et du lieu où l'on veut envoyer la lettre.

Adresse se dit plus ordinairement dans le Commerce de ce qu'on écrit et met sur les balles, ballots, bannes, mannes et futailles remplies de marchandises qu'on envoye au loin par des voituriers. Ces adresses doivent contenir à-peu-près les mêmes choses que les suscriptions des lettres. Il y a néanmoins des occasions où il faut ajouter d'autres circonstances qui leur sont propres. Voyez EMBALLAGE et EMBALLEUR.

Adresse est encore un terme qui a plusieurs autres significations dans le Commerce. On dit, mon adresse est à Lyon chez un tel, pour marquer que c'est-là qu'on doit envoyer ce qu'on veut qui me soit rendu. J'ai accepté une lettre de change payable à l'adresse de M. Nicolas ; ce qui sert comme d'élection de domicîle pour le payement de cette lettre, ou pour les poursuites que le porteur pourrait être obligé de faire, faute d'être acceptée ou payée. Cette lettre de change est à l'adresse du sieur Simon, pour dire qu'elle est tirée sur lui.