Apostasie se dit plus particulièrement de l'abandon qu'une personne fait de la vraie religion pour en embrasser une fausse : telle fut l'action de l'empereur Julien, quand il quitta le Christianisme pour professer l'idolatrie.

Parmi les Catholiques, apostasie s'entend encore de la désertion d'un ordre religieux, dans lequel on a voit fait profession, et qu'on quitte sans une dispense légitime. Voyez ORDRE et DISPENSE.

Les anciens distinguaient trois sortes d'apostasie ; la première, à supererogatione, qui se commet par un prêtre ou un religieux qui quitte son état de sa propre autorité, pour retourner à celui des laïcs ; et elle est nommée de surérogation, parce qu'elle ajoute un nouveau degré de crime à l'une ou l'autre des deux espèces dont nous allons parler, et sans l'une ou l'autre desquelles elle n'arrive jamais : la seconde, à mandatis Dei ; c'est celle que commet quiconque viole la loi de Dieu, quoiqu'il persiste en sa croyance : la troisième, à fide ; c'est la défection totale de celui qui abandonne la foi. Voyez RENEGAT.

Cette dernière est sujette à la vindicte des lois civiles. En France, un Catholique qui abandonne sa religion pour embrasser la religion prétendue réformée, peut être puni par l'amende honorable, le bannissement perpétuel hors du royaume, et la confiscation de ses biens, en vertu de plusieurs édits et déclarations publiées sous le règne de Louis-le-Grand. (G-H)