* ACRIMONIE, s. f. (Chimie et Physiq.) considérée dans le corps acre, consiste dans quelque chose de spiritueux et qui tient de la nature du feu. Si on dépouille le poivre de son huîle essentielle, et cette huîle essentielle de son esprit recteur, le reste est fade, et ce reste est une si grande partie du tout, qu'à peine l'analyse donne-t-elle quelques grains d'acre sur une livre de poivre. Ce qui est acre dans les aromatiques est donc un esprit et un esprit fort subtil. Si un homme mange de la canelle pendant quelques années, il est sur de perdre ses dents : cependant les aromatiques pris en petite quantité peuvent être remèdes, mais leur abondance nuit. Le docteur de Bontekoe dit que les parfums sont les mains des dieux ; et le commentateur de Boerhaave a ajouté avec autant de vérité que d'esprit, que si cela était, ils auraient tué bien des hommes avec ces mains.

L'acrimonie, sensation, est l'action de cet esprit uni à d'autres éléments sur nos organes. Cette action est suivie de la soif, du desséchement, de chaleur, d'ardeur, d'irritation, d'accélération dans les fluides, de dissipation de ces parties, et des autres effets analogues.

Acrimonie dans les humeurs, est une qualité maligne qu'elles contractent par un grand nombre de causes, telles que le croupissement, le trop d'agitation, etc. Cette qualité consiste dans le développement des sels et quelque tendance à l'alkalisation, en conséquence de la dissipation extrême du véhicule aqueux qui les enveloppe ; d'où l'on voit combien la longue abstinence peut être nuisible dans la plupart des tempéraments.