S. m. pl. navires des anciens à un seul rang de rames : on les appelait aphractes, parce qu'ils n'étaient point couverts et n'avaient point de pont ; on les distinguait ainsi des cataphractes qui en avaient. Les aphractes avaient seulement vers la proue et vers la poupe de petits planchers, sur lesquels on se tenait pour combattre ; mais cette construction n'était pas générale. Il y avait, à ce qu'il parait, des aphractes qui étaient couverts et avaient un pont, avec une de ces avances à leur proue, qu'on appelait rostra. Tite-Live dit d'Octave, qu'étant parti de Sicîle avec deux cens vaisseaux de charge et trente vaisseaux longs, sa navigation ne fut pas constamment heureuse ; que quand il fut arrivé presqu'à la vue de l'Afrique, poussé toujours par un bon vent, d'abord il fut surpris d'une bonasse ; et que le vent ayant ensuite changé, sa navigation fut troublée, et ses navires dispersés d'un et d'autre côté ; et qu'avec ses navires armés d'éperons, il eut bien de la peine à force de rames à se défendre contre les flots et la tempête. Il appelle ici vaisseaux armés d'éperons, les mêmes vaisseaux qu'il avait auparavant appelés vaisseaux longs. Il dit d'ailleurs qu'il y avait des vaisseaux ouverts, c'est-à-dire sans ponts, et qui avaient des éperons ; d'où il s'ensuit que la différence des aphractes et des cataphractes consistait seulement en ce que ces derniers avaient un pont, et que les premiers n'en avaient point ; car pour le rostrum et le couvert, il parait que les aphractes les avaient quelquefois, ainsi que les cataphractes.