Ils ont abandonné la doctrine de leur premier maître sur la prédestination et l'élection faites de toute éternité, en conséquence de la prévision des mérites ; Episcopius ayant imaginé que Dieu n'élit les fidèles que dans le temps, et lorsqu'ils croient actuellement. Ils pensent que la doctrine de la Trinité n'est point nécessaire au salut, et qu'il n'y a dans l'Ecriture aucun précepte qui nous commande d'adorer le S. Esprit. Enfin leur grand principe est qu'on doit tolérer toutes les sectes chrétiennes, parce que, disent-ils, il n'a point été décidé jusqu'ici qui sont ceux d'entre les chrétiens qui ont embrassé la religion la plus véritable et la plus conforme à la parole de Dieu.

On a distingué les Arminiens en deux branches ; par rapport au gouvernement, et par rapport à la religion. Les premiers ont été nommés Arminiens politiques ; et l'on a compris sous ce titre tous les Hollandais qui se sont opposés en quelque chose aux desseins des princes d'Orange, tels que Messieurs Barneveld et de Witt, et plusieurs autres réformés qui ont été victimes de leur zèle pour leur patrie. Les Arminiens ecclésiastiques, c'est-à-dire ceux qui professant les sentiments des Remontrants touchant la religion, n'ont cependant point de part dans l'administration de l'état, ont été d'abord vivement persécutés par le prince Maurice ; mais on les a ensuite laissés en paix, sans toutefois les admettre au ministère ni aux chaires de Théologie, à moins qu'ils n'aient accepté les actes du synode de Dordrect. Outre Simon Episcopius, les plus célèbres entre ces derniers ont été Etienne de Courcelles et Philippe de Limborch, qui ont beaucoup écrit pour exposer et soutenir les sentiments de leur parti. (G)