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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Gymnastique
S. m. (Gymnastique) le pugilat était un combat à coups de poings, d'où il tirait son nom.

Les combattants ne se servaient d'abord que de ces armes naturelles. Ils s'armèrent dans la suite d'armes offensives nommées cestes, et alors ils se couvrirent la tête d'une espèce de calotte appelée amphotide, destinée à garantir surtout les tempes et les oreilles. Les cestes étaient une sorte de gantelets ou de mitaines, composées de plusieurs courroies ou bandes de cuir, dont les contours qui les attachaient au poignet et à l'avant-bras, ne montaient pas plus haut que le coude, et contribuaient à affermir les mains de l'athlete. On connait quatre sortes de cestes ; ceux qu'on appelait imantes, faits d'un simple cuir de bœuf non corroyé et desséché ; les myrmécos, garnis de plusieurs plaques ou bossettes de cuivre, de fer, ou de plomb ; les méiliques, faits de courroies fines et déliées, qui laissaient le poignet et les doigts à découvert ; enfin les cestes nommés sphaerae, dont on ignore la forme ; mais qui selon Henri Etienne, devaient être des balles de plomb cousues dans une bande de cuir de bœuf.

Souvent les athletes en venaient d'abord aux coups, et se chargeaient rudement dès l'entrée du combat ; souvent ils passaient des heures entières à se harceler et à se fatiguer mutuellement par l'extension continuelle de leurs bras ; chacun frappant l'air de ses poings, et tâchant d'éviter par cette sorte d'escrime les approches de son adversaire. Lorsqu'ils se battaient à outrance, ils en voulaient surtout à la tête et au visage. L'un des athletes venait-il de toute la roideur de son corps se lancer contre l'autre pour le frapper, il y avait une adresse merveilleuse à esquiver le coup en se détournant légérement, ce qui faisait tomber l'athlete par terre, et lui enlevait la victoire. Quelqu'acharnés qu'ils fussent, l'épuisement où les jetait une trop longue résistance, les obligeait à faire de petites treves. Ils suspendaient donc le pugilat de concert, pour quelques moments, qu'ils employaient à se remettre de leurs fatigues, et à essuyer la sueur et le sang dont ils étaient couverts ; après quoi ils revenaient à la charge et continuaient à se battre, jusqu'à ce que l'un des deux laissant tomber ses bras de défaillance et de faiblesse, fit connaître qu'il succombait à la douleur ou à l'extrême lassitude, et qu'il cédait la palme à son concurrent.

Un des plus rudes et des plus pénibles combats gymniques, était assurément le pugilat, puisque outre le danger d'y être estropiés, les athletes y couraient risque de la vie. On les voyait quelquefois tomber morts ou mourants sur l'arène ; cela n'arrivait pourtant que lorsque le vaincu s'opiniâtrait trop longtemps à ne pas avouer sa défaite ; mais d'ordinaire, ils sortaient du combat tellement défigurés, qu'ils en étaient presque méconnaissables, remportant de tristes marques de leur vigoureuse résistance, telles que des bosses et des contusions énormes, un oeil hors de la tête, les dents et les mâchoires brisées, ou quelqu'autres fractures encore plus considérables ; ce qui faisait qu'on estimait peu cet exercice.

Les récompenses du pugilat se distribuaient avec une grande équité sans acception de personnes. Il y a plusieurs passages de Pausanias qui prouvent que le pugilat faisait partie du pancrace. Il dit dans son voyage de l'Elide, que Théagènes fut couronné trois fois à Delphes, neuf à Némée, et dix à Corinthe, pour avoir également réussi au pugilat et au pancrace.