S. m. (Gymnastique) strigile, instrument de fer, de cuivre, d'argent, d'ivoire, de corne, etc. avec lequel les anciens se décrassaient le corps.

On distinguait dans le strigîle deux parties, le manche et la languette. Le manche, capulus, formait ordinairement un parallélépipede rectangle, creux et oblong, dans le vide duquel on pouvait par les côtés engager la main dont on empoignait l'instrument. La languette, lingua, était courbée en demi-cercle, creusée en façon de gouttière, et arrondie dans son extrémité la plus éloignée du manche, ce qui faisait une espèce de canal pour l'écoulement de l'eau de la sueur, de l'huîle et des autres impuretés qui se séparaient de la peau par le mouvement de cette sorte d'étrille. Le couteau de chaleur dont on se sert pour les chevaux a quelque rapport avec le strigîle des Romains.

Ce strigîle était chez eux d'un très-grand usage, non-seulement dans les bains pour frotter ceux qui se baignaient, mais aussi dans les gymnases pour nétoyer la peau des athletes de l'espèce d'enduit que formait le mélange d'huile, de sueur, de sable, de boue et de poussière, dont ils étaient couverts.

Presque tout le monde avait des strigiles dans sa maison, et ceux à qui ils appartenaient, faisaient graver leur nom sur le manche, ainsi qu'il parait par quelques-uns de ces instruments qu'on a trouvés dans les ruines des thermes de Trajan. (D.J.)