(Chimie et Pharmacie) on appelle ainsi toute huîle essentielle combinée avec du sucre. C'est un moyen pour rendre les huiles propres à se mêler avec l'eau ; ce qu'elles ne feraient point à moins que le sucre, qui est soluble dans l'eau, ne servit d'intermède à cette union. Pour faire l'eleo-saccharum, on n'a qu'à verser quelques gouttes d'une huîle essentielle de citron, de canelle, de lavande, etc. sur du sucre en poudre ; ou bien on n'a qu'à frotter des morceaux de sucre sur la peau d'une orange, d'un citron, etc. par-là le sucre se charge d'une huîle essentielle aromatique, et lui donne des entraves qui l'empêchent de se dissiper aussi promptement qu'elle ferait sans cela. C'est-là le moyen qu'emploient les Italiens, et surtout les Napolitains, pour donner à leurs fleurs artificielles les mêmes odeurs qu'ont les fleurs naturelles. Pour cela ils ne font que cacher un peu d'eleo-saccharum dans le calice de la fleur artificielle ; cependant à la fin la partie aromatique se dissipe.

Dans la Pharmacie on connait l'eleo-saccharum carminativum, qui se fait en versant l'huîle essentielle de camomille, vingt-quatre gouttes, sur douze onces de sucre blanc en poudre. Il y a aussi l'eleosaccharum de sassafras, qui se fait avec ij d'huîle de sassafras, et Ve de sucre blanc : on dit que c'est un bon remède pour les catarrhes. Voyez Woyt, Gazophylacium medico-physicum. (-)