S. f. (Médecine) c'est un symptôme de maladie ; il consiste en ce que les malades étant extrêmement inquiets, ne peuvent rester au lit dans une même attitude, et en changent continuellement, parce que, comme on dit communément, ils ne trouvent point de bonne place : ils se jettent d'un côté du lit à l'autre ; ils se tournent souvent ; ils s'agitent, s'étendent, se courbent ; ils promenent leurs membres çà et là, et ne discontinuent point ces différents mouvements du corps entier ou de ses parties, ayant la physionomie triste, et poussant souvent des soupirs, des gémissements.

Cet état accompagne souvent les embarras douloureux d'estomac, les nausées fatigantes, la disposition au vomissement prochain, les douleurs vives, comme convulsives, qui viennent par tranchées, par redoublements, comme dans certaines coliques, dans le travail de l'enfantement et dans les cas où les humeurs morbifiques d'un caractère délétère, portent des impressions irritantes dans le genre nerveux ; quoiqu'il y ait d'ailleurs beaucoup de faiblesse.

La jactation est toujours un mauvais signe dans les maladies, surtout lorsqu'elle survient à l'abattement des forces constant et considérable ; lorsque le vice morbifique a son siège dans quelques parties nobles, lorsqu'elle est accompagnée de sueurs de mauvaise qualité, de froid aux extrémités ; mais elle est de moindre conséquence, lorsqu'elle arrive dans les temps de crise ; qu'elle ne se trouve avec aucun autre mauvais symptôme, et qu'elle n'est point suivie de défaillance, de délire ou de phrénésie.

La jactation est à-peu-près la même chose que l'anxiété, l'inquiétude : on peut consulter sur ce qui y a rapport, les traités de Séméiotique dans la partie qui roule sur les pronostics : mais on trouve le précis très-bien circonstancié de tout ce qu'ont observé les anciens sur le sujet dont il s'agit, dans l'excellent ouvrage de Prosper Alpin, de praesagiendâ vitâ et morte aegrotantium, lib. III. cap. iv. etc. dans celui de Duret, in coacas praenotiones Hippocratis passim, &c.