S. f. (Anatomie) La portion opaque de la cornée se nomme sclérotique, mot tiré du grec, qui signifie dur ; en effet cette tunique est compacte comme du parchemin, dure, épaisse, blanche, et peu vasculeuse, et composée de plusieurs pellicules appliquées les unes sur les autres ; elle reçoit des artères et des nerfs, représentés par Eustachius, Ruysch, et autres ; elle sert principalement à affermir la figure de l'oeil, à appuyer les vaisseaux, et à soutenir les muscles et les tendons. C'est aussi dans cette forte tunique que consiste presque tout le ressort des parties du globe de l'oeil. Sa portion antérieure renferme plusieurs pièces courtes et plates, et qui par leur arrangement en font le contour. Toutes ces pièces appliquées les unes aux autres en manière de tuiles, se tiennent ensemble par de petites membranes assez lâches, en sorte que les diamètres de l'oeil doivent s'allonger dans le temps que son axe se raccourcit, contre ce que pensait M. Perrault.

Un anatomiste moderne a voulu regarder la sclérotique et la cornée comme deux membranes distinctes, et seulement unies ensemble par un tissu fibreux très-fin et très-serré ; mais ce système n'est pas appuyé sur des raisons assez fortes pour détruire l'opinion reçue.

Quoique la sclérotique dans l'homme soit compacte et ferme, elle a en core plus de fermeté dans un grand nombre de bêtes, et dans quelques-unes elle est antérieurement cartilagineuse ou osseuse. Dans les oiseaux, par exemple, la sclérotique est formée par l'assemblage de plusieurs lames osseuses, longues, étroites, disposées selon la direction de l'axe du globe, et artistement ajustées les unes à côté des autres. Elle est cartilagineuse dans la plupart des gros poissons, et dans la baleine elle est prodigieusement épaisse à sa partie postérieure. (D.J.)

SCLEROTIQUE, (Médecine) médicament propre à affermir et consolider la chair des parties auxquelles on l'applique ; tels sont le pourpier, la morelle, la joubarbe, le psyllium, etc.