S. m. (Anatomie) en latin peritonaeum, en grec de , tendre à l'entour, enveloppe membraneuse très-considérable immédiatement adhérente à la surface interne des muscles transverses, et à celle de tout le reste de la cavité du bas-ventre dont elle couvre et enveloppe les viscères comme une espèce de sac.

Cette membrane est en général un tissu assez serré, néanmoins très-souple, capable d'une grande extension, après laquelle elle peut encore reprendre son étendue ordinaire, ou celle qu'elle avait déjà eue. C'est ce que l'on voit manifestement dans la grossesse, dans l'hydropisie, et dans les personnes qui ont le ventre gros par embonpoint, ou par réplétion.

Le péritoine parait composé, selon son étendue, en largeur de deux portions, l'une interne et l'autre externe : plusieurs Anatomistes ont pris ces portions pour une duplicature de deux lames membraneuses réellement distinguées ; mais, à proprement parler, il n'y en a qu'une qui mérite le nom de lame membraneuse ; savoir la portion interne qui fait comme le corps du péritoine ; la portion externe n'est qu'une espèce d'apophyse folliculeuse de l'interne : on l'appelle assez convenablement le tissu cellulaire du péritoine.

La vraie lame membraneuse nommée généralement lame interne, est fort lisse du côté qui regarde la cavité et les viscères du bas-ventre ; et on trouve sa surface interne toujours mouillée d'une sérosité qui parait suinter par des pores presqu'imperceptibles : on découvre ces pores en renversant une portion du péritoine sur le bout du doigt, et en la tirant là-dessus de côté et d'autre ; car alors on aperçoit les pores dilatés et des gouttelettes en sortir distinctement, même sans microscope.

Les sources de ces gouttelettes et de cette sérosité de la face interne du péritoine ne sont pas encore bien connues : peut-être se fait-elle par transudation, ou par une transpiration, telle qu'on l'observe dans l'ouverture des animaux nouvellement tués. Les grains blanchâtres qu'on y trouve dans certains sujets morts de maladie, ne décident rien pour les glandes, que l'on prétend y être dans l'état naturel.

Le tissu cellulaire ou la partie externe du péritoine est très-adhérente aux parties qui forment les parois internes de la cavité du bas-ventre. Ce tissu cellulaire n'est point d'une égale épaisseur par-tout ; de plus, il y a des endroits où ce tissu ressemble à une membrane adipeuse, y étant remplie de graisse, comme autour des reins, le long des portions charnues des muscles transverses auxquels il est adhérent.

Les gros vaisseaux sanguins, savoir l'aorte et la veine cave, sont aussi renfermés dans l'épaisseur de la portion cellulaire du péritoine. En un mot, ce tissu enveloppe immédiatement et en particulier les parties et les organes que l'on dit être communément situés dans la duplicature du péritoine.

Les principaux usages du péritoine paraissent être de tapisser la cavité du bas-ventre ; d'envelopper, comme dans un sac commun, les viscères contenus dans cette partie ; de leur fournir des tuniques ou des enveloppes particulières ; de former des allongements, des ligaments, des attaches, des replis, des gaines, etc.

La rosée fine qui suinte par-tout de la surface interne du péritoine, empêche les inconvénients qui pourraient arriver par le frottement continuel et les ballottements plus ou moins considérables auxquels les viscères du bas ventre sont exposés en partie naturellement, et en partie à l'occasion des différents mouvements externes.

Telle est la structure du péritoine, d'après MM. Douglas et Winslow, qui, quoique très-exacte, ne suffit pas pour en donner une idée, mais il est impossible de le faire sans la démonstration ; tout ce qu'on en peut dire en général est que c'est un sac pyriforme comprimé supérieurement, plus large en son milieu, et qui Ve en diminuant d'une façon obtuse vers les parties inférieures. De la partie inférieure du diaphragme, il descend en-bas devant les muscles iliaques et psoas, se continue devant le rectum, se replie au-dessus de la vessie devant l'os publis et derrière les muscles abdominaux : ce sac est percé pour laisser passer l'oesophage et le rectum ; il renferme dans sa cavité le foie, la rate, le pancréas, et tout le volume des intestins avec l'estomac. L'aorte, la veine cave, le canal thorachique, les reins, les vaisseaux voisins, et la plus grande partie du rectum sont hors de la cavité du péritoine, dans cette membrane cellulaire qui l'environne et le lie au diaphragme, aux muscles transverses, à la vessie, aux muscles releveurs de l'anus, aux psoas, aux iliaques et aux enveloppes tendineuses des vertèbres des lombes. Sa surface extérieure est soutenue de fibres solides à la partie antérieure du bas-ventre : l'intérieur est humecté d'une vapeur qui transpire sans cesse.

Le péritoine est tellement rempli des viscères qu'il contient, qu'il porte l'empreinte des intestins ; il repousse le ventricule que le diaphragme fait descendre en s'abaissant, et oppose une certaine rénitence à la compression des muscles abdominaux sur l'estomac, qui par-là se trouve entre deux espèces de pressions, parce que tout est plein dans le bas-ventre. C'est pourquoi lorsque cette membrane est percée, surtout dans le vivant, les viscères sortent avec effort par l'ouverture faite à l'enveloppe qui les retient. Enfin cette membrane reçoit des vaisseaux peu considérables, des épigastriques, des spermatiques et des autres troncs voisins. (D.J.)

PERITOINE DES POISSONS, (Ichtiolog.) cette membrane est fort diversement colorée dans les poissons, car elle est d'un blanc argentin dans les carpes, les perches, etc. d'un beau blanc incarnat dans d'autres, comme dans le saumon ; dans quelques-uns elle est totalement noire, et dans d'autres marquetée d'un grand nombre de petites taches noires, comme dans la classe de ceux que les Latins nomment clupeae, gadi, spari. Artedi Ichtiolog. (D.J.)