S. m. (Pharmacie) , de , mêler, tempérer : remède externe ou interne, qui corrige, émousse, tempere l'acrimonie des humeurs, et apaise la sensation incommode qu'elle cause.

On met communément dans ce nombre les racines émollientes ; comme celles de guimauve, de mauve, et de réglisse ; les feuilles de mauve, de nénuphar, de grande joubarbe, de pourpier, et de laitue ; les semences de jusquiame blanche, de laitue, de pavot blanc, et de rue : parmi les fruits, les jujubes, les raisins, les pommes, les sebestes, les amandes douces, et les pignons ; parmi les sucs et les liqueurs, le lait d'amande, l'eau d'orge, les bouillons gras, le lait du laiteron, la crême de décoction d'orge, le suc des feuilles de morelle, de sureau, etc. parmi les parties des animaux, le lait, le petit-lait, la tête et les pieds de veau, et les bouillons qu'on en prépare ; parmi les mucilages, ceux qui sont faits avec les semences de psyllium, de coings, de lin, etc. parmi les huiles, celles d'olive, de behen, d'amandes douces, les huiles exprimées des graines de calebasse, de jusquiame blanche, de pavot blanc, etc. parmi les onguents, l'onguent rosat, l'onguent blanc camphré, etc. parmi les sirops, ceux de violettes, de pommes, de guimauve, de fernel, de réglisse, de jujubes, de pavot, de pourpier, etc. parmi les préparations officinales, la pulpe de casse, les juleps adoucissants, le miel violat, etc.

Mais quelque vraie que soit cette liste, elle est informe et fautive ; parce que dans la bonne théorie le véritable épicérastique sera toujours celui qui pourra tempérer, corriger l'acrimonie particulière dominante. Par cette raison, tantôt les acides, tantôt les alkalis pourront être rangés dans la classe des épicérastiques internes, puisqu'ils seront propres à produire l'effet qu'on désire, suivant la nature des humeurs morbifiques, qu'il s'agira d'adoucir, de tempérer, de corriger. C'est un point qu'il faut sans cesse avoir devant les yeux dans le traitement des maladies, que de varier les remèdes suivant les causes, et c'est ce que l'empirisme ne comprendra jamais. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.