S. m. (Jardinage) est l'action de rompre et d'éclater exprès un rameau, une branche de la pousse précédente, ou un bourgeon de l'année, en appuyant avec le pouce sur le tranchant de la serpette, pour les séparer et les emporter. Par le moyen de cette opération, faite à l'endroit des sous-yeux en hiver pour les branches, et en Juin, ou au commencement de Juillet pour les bourgeons, vous êtes assuré de faire pousser à cet endroit ainsi cassé, ou des boutons à fruit pour l'année même, ou des boutons fructueux pour l'année prochaine, ou du moins des lambourdes, quelquefois même ces trois choses à la fois ; mais cette opération n'a lieu que pour les arbres à pepin, et rarement pour les fruits à noyau. Si l'on coupe le rameau, la seve recouvre la plaie, et il repousse une nouvelle branche ou de nouveaux bourgeons ; mais quand on le casse, les esquilles forment un obstacle au recouvrement de la plaie, et de-là naissent l'une des trois choses qui viennent d'être rapportées. Le cassement doit se faire à un demi-pouce près de la naissance ou de l'empatement de la branche ou du bourgeon, à l'endroit même des sous-yeux.

Cette opération demande de grands ménagements et une main sage, autrement on épuiserait un arbre à force de le tirer trop à fruit en même temps : on peut dire même que le cassement tient lieu du pincement qui a toujours été en usage jusqu'à présent : la force du préjugé l'avait fait croire bon, l'expérience l'a enfin détruit, et a convaincu que le pincement tendait à la ruine des arbres, et qu'on était obligé de replanter sans cesse, sans jamais pouvoir jouir. (K)