POURAN, ou POURANUM, subst. m. (Histoire moderne, Superstition) ce mot dans la langue des idolâtres de l'Indostan, signifie les poèmes ; ce sont des livres qui contiennent l'explication du livre appelé shaster, qui n'est lui-même qu'un commentaire du vedam, c'est-à-dire du livre sacré qui contient les dogmes de la religion des Bramines. Le puran comprend dix-huit livres qui renferment l'histoire sacrée et profane des anciens Indiens ou habitants de l'Indostan et du Malabar. C'est dans cet ouvrage que l'on trouve les légendes des rais, des héros, des prophetes et des pénitens, ainsi que celles des divinités inférieures. Il renferme le système de religion que les Bramines ont bien voulu communiquer au vulgaire, et est rempli de fictions absurdes et d'une mythologie romanesque ; cependant les prêtres prétendent avoir reçu le puran, ainsi que le shaster et le vedam de la divinité même. Il n'est permis au peuple de lire que le puran, que l'on nomme par excellence Harma-pouranum. Les Indiens et les Malabares donnent encore le nom de puran ou de poésie, à un grand nombre de poésies qui célebrent les exploits des dieux Vistnou, et Issuren ou Ruddiren ; on y donne l'histoire de la guerre des géants avec les dieux, les miracles opérés par ces derniers, la manière de leur rendre un culte qui leur soit agréable. Il y a de ces poèmes qui ne parlent que des dieux particuliers à certains cantons des Indes et de la côte de Malabare. Voyez SHASTER et VEDAM. On trouvera des exemples de la théologie et des traditions contenues dans le pouran, aux articles RAM, VISTNOU et RUDIREN.