LES, (Littérature sacrée) en grec , actes des apôtres, chap. VIe Ve 9. Voici le passage : Surrexerunt autem quidam de synagoga, quae appelabatur libertinorum, et Cyrenensium, et Alexandrinorum, et eorum qui erant à Ciciliâ et Asiâ, disputantes cum Stephano : " Or quelques-uns s'élevèrent de la synagogue, nommée des libertins, des Cyrénéens, et des Alexandrins, des Ciliciens, et des Asiatiques, disputant avec Etienne. "

Le P. Amelotte, MM. de Sacy, Huré et quantité d'autres, traduisent libertinorum, par affranchis, parce que les Romains nommaient liberti, leurs affranchis, et les enfants des affranchis étaient proprement appelés libertini ; mais libertini de la version latine, n'est que le mot exprimé dans l'original grec . Or ce mot grec n'est point du corps de la langue grecque, et ne se trouve point dans un seul auteur. Il n'a donc rien de commun avec la signification ordinaire du mot latin, dans le sens d'affranchi. Suidas qui avait pris ce mot des actes, dit , nom de peuple ; c'est une autorité qu'on peut compter pour quelque chose.

Après les libertini, le livre des actes nomme les Cyrénéens, les Alexandrins, peuples d'Afrique, et commence par les plus éloignés. Les Romains auraient-ils eu en Afrique une colonie nommée Libertina, où il y aurait eu des Juifs, comme il y en avait à Alexandrie et à Cyrène ? c'est ce qu'on ignore. On sait seulement qu'il y avait en Afrique un siege épiscopal de ce nom ; car à la conférence de Carthage, ch. cxvj, il se trouva deux évêques, Victor et Janvier, l'un catholique, l'autre donatiste, qui prenaient chacun la qualité de episcopus ecclesiae libertinensis. (D.J.)