S. f. (Histoire ecclésiastique) celle qui s'est enfermée dans un cloitre pour mener une vie plus austère, à laquelle elle s'engage par un vœu solennel, et sous quelque règle ou institution.

Zilia était étrangement aveuglée par ses préjugés, quand elle a dit que le culte que nos vierges rendaient à la divinité, exige qu'elles renoncent à tous ses bienfaits, aux connaissances de l'esprit, aux sentiments du cœur, et même à la droite raison ; mais il est vrai que trop souvent les religieuses sont les victimes du luxe et de la vanité de leurs propres parents.

On se plaint sans-cesse, et toujours sans succès, que la vie monastique dérobe trop de sujets à la société civîle : les religieuses surtout, dit M. de Voltaire, sont mortes pour la patrie ; les tombeaux où elles vivent sont très-pauvres. Une fille qui travaille de ses mains aux ouvrages de son sexe, gagne beaucoup plus que ne coute l'entretien d'une religieuse. Leur sort peut faire pitié, si celui de tant de couvens d'hommes trop riches, peut faire envie.

Il est bien évident que leur grand nombre dépeuple un état. Les Juifs pour cette raison, n'eurent ni filles esseniennes, ni thérapeutes ; il n'y eut jamais d'asîle consacré à la virginité dans toute l'Asie. Il n'y eut jamais dans l'ancienne Rome que six vestales. Elles n'étaient point recluses, et elles vivaient magnifiquement par les fonds considérables que la république donnait pour leur entretien. Elles avaient le droit de se faire porter en litière par la ville, et jusque dans le capitole. Les consuls étaient obligés de baisser leurs faisceaux devant elles. On leur avait accordé les premières places aux jeux et aux spectacles. Enfin leur consécration qui se faisait dès le bas âge, ne durait que 30 ans, après lequel temps il leur était libre de sortir de la maison, et de se marier. (D.J.)