S. m. (Histoire ecclésiastique) c'est le nom qu'on donne à ceux qui baptisent de nouveau les personnes qui ont déjà été baptisées.

S. Cyprien, Firmilien et plusieurs autres évêques d'Afrique et d'Asie, pensaient qu'on devait rebaptiser les hérétiques qui revenaient dans le sein de l'Eglise. Le pape S. Etienne soutenait fortement le contraire, à moins que ces hérétiques n'eussent été baptisés par d'autres qui altéraient la forme du baptême ; aussi est-ce ce que l'Eglise décida dans le concîle de Nicée. Mais S. Cyprien et Firmilien se fondaient sur la tradition de leurs prédécesseurs, et selon quelques théologiens, ne regardaient cette question que comme un point de discipline. S. Etienne au contraire, croyait qu'elle intéressait la foi, et alla selon quelques-uns jusqu'à anathématiser les défenseurs de l'opinion contraire ; d'autres disent, qu'il ne fit que les menacer de l'excommunication, et qu'il est probable qu'ils revinrent au sentiment de ce pontife ; mais on n'a point de monument authentique pour le prouver. Ce qu'il y a de certain, c'est que la tradition la plus générale de l'Eglise, était qu'on ne devait point rebaptiser les hérétiques qui avaient été baptisés avec la forme prescrite par Jesus-Christ. Donat fut condamné à Rome dans un concile, pour avoir rebaptisé quelques personnes qui étaient tombées dans l'idolâtrie après leur premier baptême.

On a donné aussi le nom de Rebaptisans aux Anabaptistes, parce qu'ils donnent le baptême aux adultes, quoiqu'ils l'aient déjà reçu dans leur enfance. Voyez ANABAPTISTE.

Il est constant par la pratique universelle de l'Eglise, qu'on n'a jamais cru devoir réitérer le baptême une fois légitimement conféré ; et parmi les anciens hérétiques qui rebaptisaient les Catholiques, les Donatistes, par exemple, on ne réitérait le baptême, que parce qu'on ne regardait pas comme un sacrement, celui qu'avaient administré les Catholiques ; mais les hérétiques entr'eux ne baptisaient point ceux de leur secte. Nous ne trouvons dans toute l'histoire ecclésiastique, que les Marcionites qui rebaptisassent leurs propres sectateurs jusqu'à trois fais, comme le rapporte S. Epiphane, hérésie 42. Les empereurs Valentinien et Théodose le jeune avaient fait des lois très-sévères contre les Rébaptisans, qui portaient confiscation de leurs biens, mais il ne parait pas qu'on les ait punis de mort. Bingham, Orig. ecclés. tom. IV. lib. XII. c. Ve §. 1, 2, 3, et seq.