ou AUDÉENS ou VADIENS, s. m. pl. (Histoire ecclésiastique) hérétiques du IV. siècle, ainsi appelés du nom d'Audius leur chef, qui vivait en Syrie ou Mésopotamie vers l'an 342 ; et qui ayant déclamé contre les mœurs des ecclésiastiques, finit par dogmatiser et former un schisme.

Entr'autres erreurs il célébrait la pâque à la façon des Juifs, et enseignait que Dieu avait une figure humaine, à la ressemblance de laquelle l'homme avait été créé. Selon Théodoret, il croyait que les ténèbres, le feu et l'eau n'avaient point de commencement. Ses sectateurs donnaient l'absolution sans imposer aucune satisfaction canonique, se contentant de faire passer les pénitens entre les livres sacrés et les apocryphes. Ils menaient une vie très-retirée, et ne se trouvaient point aux assemblées ecclésiastiques, parce qu'ils disaient que les impudiques et les adultères y étaient reçus. Cependant Théodoret assure qu'il se commettait beaucoup de crimes parmi eux. S. Augustin les appelle Vadiens par erreur, et dit que ceux qui étaient en Egypte communiquaient avec les Catholiques. Quoiqu'ils se fussent donné des évêques, leur secte fut peu nombreuse ; leur hérésie ne subsistait déjà plus, et à peine connaissait-on leur nom du temps de Facundus, qui vivait dans le cinquième siècle.

Le P. Petau prétend que S. Augustin et Théodoret ont mal pris le sentiment des Audiens et ce qu'en dit S. Epiphane, qui ne leur attribue, dit-il, d'autres sentiments que de croire que la ressemblance de l'homme avec Dieu consistait dans le corps. En effet, le texte de S. Epiphane ne porte que cela, et ce père dit expressément que les Audiens n'avaient rien changé dans la doctrine de l'Eglise ; ce qui ne serait pas véritable, s'ils eussent donné à Dieu une forme corporelle.