S. m. (Histoire ecclésiastique) officier de l'église de Constantinople, était le clerc qui demeurait continuellement avec le patriarche. Il y en avait plusieurs qui se succédaient, dont le premier s'appelait le proto-syncelle, qui était témoin de toutes les actions du patriarche. Cette charge a commencé à être établie dans le ix. siècle. Ces proto-syncelles, comme les archidiacres de Rome, avaient beaucoup de part au patriarchat quand il demeurait vacant. Les autres patriarches et même les évêques avaient des syncelles, et l'on a aussi donné ce nom à quelques officiers de l'évêque de Rome ; mais il y a longtemps qu'il n'y en a plus en Occident, et que ce n'est qu'un vain titre en Orient. Zonaras, annal. t. III.

Le père Thomassin remarque que dans les premiers siècles de l'Eglise les évêques, pour prévenir les mauvais soupçons, devaient toujours avoir un clerc couché dans leur chambre ; et que c'était ce clerc qu'on appelait syncelle. Cet emploi devint si considérable auprès des patriarches de Constantinople, qu'on le vit quelquefois rempli par des fils et des frères des empereurs. Les évêques mêmes et les métropolitains se firent un honneur d'en être revêtus, quoiqu'un pareil office convint fort peu au rang qu'ils tenaient dans l'Eglise. Les syncelles prirent delà occasion de faire entendre que leur dignité les élevait au-dessus des évêques et des métropolitains. Aussi se plaçaient-ils au-dessus d'eux dans les cérémonies ecclésiastiques. La faveur et le crédit des syncelles à la cour n'avaient pas peu servi à soutenir cette usurpation. Leurs prérogatives, quoique restreintes, sont encore aujourd'hui très-grandes. Dans le synode tenu à Constantinople contre le patriarche Cyrille Lucas qui voulait répandre en Orient les erreurs de Calvin, le proto-syncelle parait comme la seconde dignité de l'église de Constantinople. Thomassin, discipl. ecclesiast. part. I. l. I. c. xlvj. et part. III. l. I. c. lj. part. IV. l. I. c. lxxvj.