S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) nom fameux qu'ont usurpé plusieurs sectes d'hérétiques en différents temps : ce mot signifie purs ; et les premiers qui commencèrent à se l'appliquer furent les Apotactiques ou Renonçans, branche des Encratites, dont le chef était Tatien. Voyez ENCRATITES. Quelques montanistes se firent ensuite appeler cathares, pour exprimer par un terme qui signifie pureté, qu'ils n'avaient point de part au crime de ces malheureux qui reniaient la foi dans les tourments, mais qu'au contraire ils refusaient de les recevoir à faire pénitence. Ils portaient pour cela des robes blanches, afin, disaient-ils, que leur vêtement convint à la pureté de leurs consciences : ils niaient aussi que l'Eglise eut le pouvoir de remettre les péchés. Sur quoi S. Augustin faisant allusion au mot latin mundus, qui signifie pur, dit qu'ils devaient plutôt prendre le nom de mondains, que de purs ; si nomen suum voluissent agnoscère, mundanos potius quam mundos vocassent. Eusebe parle aussi de ces hérétiques. Novatien donna le même nom de cathares à sa secte, et souvent les anciens ne la designent point autrement. Enfin, on a donné par ironie le nom de cathares aux Paretants, Patarins, ou Patrins, aux Albigeais, et aux Cotteraux, diverses sectes d'errants, qui s'élevèrent dans le XIIe siècle, et qui s'étaient formées de celles des Henriciens, de Marsille, de Tendeme, et de diverses autres. Le troisième concîle de Latran, tenu l'an 1179, sous Alexandre III. les condamna. Les Puritains d'Angleterre ont renouvellé ce nom magnifique, par celui qu'ils ont pris. Eusebe, lib. VI. cap. xxxv. Socrate, l. VI. c. xx. S. Augustin, de Agon. christ. c. xxj. S. Epiph. LXI. c. j. Baronius, A. C. 254. n°. 106. 107. Traisième concîle de Latran, au c. xxvij. Sanderus, haer : 147. Baronius, A. C. 119. Turrecremata, lib. IV. somm. part. II. c. xxxv. Reinaldi et Sponde, etc. (G)