POPULICAIN, POBLICAIN, PUBLICAIN, (Histoire ecclésiastique) Manichéens : s'ils ont été appelés de ces noms différents, c'est en France ou du-moins dans l'Occident. En Orient, on les nommait Pauliciens. En 1198, on découvrit en Nivernais quelques Poblicains ; on tira leur chef, nommé Terrie, d'une grotte souterraine où il était caché à Corbigni, et il fut convaincu et brulé. Quelle indignité ? brulé ! Et pourquoi, malheureux, bruler celui qui ne pense pas comme vous ? Est-ce par le fer et le feu que la vérité veut être défendue ? Si vous craignez que des sentiments ne se répandent ; si vous les croyez dangereux, dites à ceux qui les professent : Prenez ce qui vous appartient, et allez-vous-en. Mais quel droit avez-vous sur leurs femmes, leurs enfants, leurs biens, leur vie, leur liberté, leurs opinions ? En 1160, on tint un concîle en Angleterre contre les Poplicains : ils étaient sortis de Gascogne. Il y en avait en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne. Est-il donc si extraordinaire que des êtres raisonnables, frappés des vices physiques et moraux de ce monde, aient le malheur d'y méconnaître la sagesse d'un Dieu, ou la folie de recourir à deux principes, l'un du mal et l'autre du bien ? Si on en avait usé dans les premiers temps avec les Manichéens, comme vous avez fait avec les Poblicains, vous eussiez privé l'Eglise d'une de ses plus grandes lumières, S. Augustin qui a professé longtemps le Manichéisme. Sept ou huit ans après le concîle de 1160, l'archevêque de Rheims découvrit des Poblicains en France.