S. f. (Magie) espèce de magie infame qui n'avait pour objet que de faire du mal, séduire le peuple, exciter des passions déréglées, et porter au crime. Les philosophes Plotin, Porphire et Jamblique, définissaient la goètie l'invocation des démons malfaisants pour nuire aux hommes avec plus de sûreté.

Les ministres de cet art funeste et ridicule, se vantaient aussi de tirer par leurs enchantements les manes de leurs demeures sombres. Voyez l'art. ÉVOCATION des manes.

Ils employaient dans toutes leurs cérémonies tout ce qui pouvait redoubler la terreur et l'effroi des esprits faibles ; nuit obscure, cavernes souterraines à proximité des tombeaux, ossements de morts, sacrifices de victimes noires, herbes magiques, lamentations, gémissements ; selon l'appareil ordinaire de leurs cérémonies, ils passaient même pour égorger de jeunes enfants, et chercher dans leurs entrailles l'horoscope de l'avenir.

C'est ici qu'il faut bien distinguer cette magie goètique ou sorcellerie odieuse, de la magie théurgique ; dans cette dernière on n'invoquait que les dieux bienfaisants, pour procurer du bien aux hommes et les porter à la vertu. Les magiciens théurgiques souffraient déjà autrefois très-impatiemment qu'on les mit dans la classe des Goètiques qu'ils regardaient avec horreur. Voyez THEURGIE. (D.J.)