S. m. terme d'église, pupitre sur lequel on met les livres d'église, et auprès duquel les chanteurs s'assemblent ; mais ce mot est principalement consacré au pupitre, qui est placé au milieu du chœur. Nos pères l'ont appelé leteri, lettri, létrin, du mot grec , dit Ducange, parce que c'était le lieu où on lisait l'évangile. Entre les beautés de détail dont est rempli le poème du lutrin de M. Despréaux, on doit compter celle de la description du lutrin même. Le poète, après avoir parlé du chœur de l'église, ajoute :

Sur ce rang d'ais serrés qui forment sa clôture,

Fut jadis un lutrin d'inégale structure,

Dont les flancs élargis de leur vaste contour

Ombrageaient pleinement tous les lieux d'alentour :

Derrière ce lutrin, ainsi qu'au fond d'un antre,

A peine sur son banc on discernait le chantre ;

Tandis qu'à l'autre banc, le prélat radieux

Découvert au grand jour, attirait tous les yeux, &c.

Boileau pouvait se vanter d'avoir le talent d'annoblir en poésie les choses les plus communes, et c'est en cela, c'est dans le choix des termes et des tours que consiste son grand mérite. (D.J.)