S. m. pl. (Théologie) c'est-à-dire millenaires, du grec , qui signifie un millier. C'est le nom qu'on donna, dans le IIe siècle de l'Eglise, à ceux qui soutenaient qu'après le jugement universel les prédestinés demeureraient mille ans sur la terre, et y goûteraient toutes sortes de délices. On attribue l'origine de cette opinion à Papias, qui fut évêque d'Hiéropolis, et qu'on croit avoir été disciple de S. Jean l'Evangéliste. Elle fut embrassée par S. Justin martyr, S. Irenée, Tertullien, Victorin, Lactance, Nepos, etc. qui se fondaient sur une fausse explication du xx. chapitre de l'Apocalypse. Mais l'autorité de ces docteurs n'a pas fait sur ce point une chaîne de tradition, et leur sentiment a été constamment rejeté par l'Eglise depuis le Ve siècle. Quelques-uns distinguent deux sortes de Chiliastes : les uns qui entendaient grossièrement ce règne de mille ans des voluptés charnelles, auxquelles les élus se livreraient pendant cet espace ; les autres qui l'entendaient d'un repos spirituel que devait goûter l'Eglise. Mais cette distinction ne parait pas fondée. Voyez MILLENAIRES. (G)