S. f. (Théologie) c'est l'acte par lequel on renait pour une nouvelle vie.

Ce terme consacré à la religion se prend en deux manières dans le nouveau Testament ; 1°. pour la naissance spirituelle que nous recevons au baptême ; 2°. pour la nouvelle vie qui suivra la résurrection générale.

Par le péché d'Adam nous naissons tous enfants de colere, selon S. Paul. Pour effacer cette tache originelle qui nous rend enfants du démon, il faut, dans l'ordre de la grâce, une nouvelle naissance qui nous rende enfants de Dieu. Or c'est ce qui arrive dans le baptême par l'onction du Saint-Esprit, dont ce sacrement est le signe et le gage : salvos nos fecit per lavacrum regenerationis et renovationis Spiritus-Sancti. Epist. ad Tit. IIIe 5. c'est en ce sens qu'on dit d'un enfant ou d'un infidèle qui a reçu le baptême, qu'il a été régénéré en Jesus-Christ. Voyez BAPTEME.

La seconde acception du terme de régénération regarde une sorte de renaissance pour une autre vie, pour l'éternité ou l'immortalité. La première régénération nous rend enfants de Dieu, nous accorde l'innocence, et nous donne droit à la vie éternelle, qui est l'héritage des régénérés. Mais la seconde régénération, la resurrection nous fait entrer en possession de cet héritage. C'est en ce sens que Jesus-Christ dit à ses apôtres : lorsque le Fils de l'Homme, au jour de la régénération, sera assis sur le trône de sa majesté, vous serez aussi assis sur douze trônes, pour juger les douze tribus d'Israèl. Matt. xix. 28. Voyez RESURRECTION.

REGENERATION, terme de Chirurgie, fort usité dans les traités des plaies et des ulcères, pour exprimer la réparation de la substance perdue. Nous avons exposé, au mot INCARNATION, qu'il ne se faisait dans les parties molles aucune régénération, et que les plaies avec perte de substance ne se fermaient que par l'affaissement des vaisseaux ouverts, dont les orifices se dépriment et se collent les uns sur les autres de la circonférence vers le centre. Cette occlusion forme la cicatrice. Voyez INCARNATION, CICATRICE. La fausse doctrine de la génération a été funeste aux progrès de l'art.

Il n'en est pas ainsi des parties dures : il y a des exemples que des portions assez considérables de tout le diamètre d'un os ont été enlevées, et que la nature les a régénérées ; c'est-à-dire qu'il s'est fait à leur place une concrétion de sucs osseux qui a rempli les fonctions de l'os perdu. M. Johnston, chirurgien à Dunfries, a donné dans les Essais de la société d'Edimbourg, l'observation de deux tibia qui se sont séparés de la jambe presque dans toute leur étendue à un jeune garçon de 10 à 11 ans, et qu'il a été au bout de quelques mois en état de marcher. L'académie royale de Chirurgie a reçu beaucoup de faits de cette nature, qu'elle pourra publier dans la suite de ses mémoires. Une chose digne de remarque, c'est que ces cures, dont on est plus redevable à la nature qu'à l'art, ne se sont faites que sur de jeunes personnes, en qui la vertu végétative était dans toute sa force, et qui n'avaient pas pris leur accroissement ; la génération n'était pas à son dernier degré, suivant cet axiome, que la nutrition dans l'accroissement n'est que le progrès de la génération : nutriri idem est ac generari. (Y)