S. m. (Théologie) officier ecclésiastique dans les chapelles des princes, ou attaché à la personne des évêques et des grands. En France le Roi a un premier aumônier, distingué du grand aumônier de France, et quatre aumôniers de quartier : la reine a aussi un premier aumônier, et les princes du sang ont également des aumôniers en titre, dont l'habit de cérémonie est une soutane noire, un rochet et un manteau noir. Les aumôniers des évêques sont des ecclésiastiques leurs commensaux, ou attachés à leur personne, qui les accompagnent et les servent dans leurs fonctions épiscopales. (G)

AUMONIER (GRAND) de France. (Histoire moderne) officier de la couronne, dont la dignité ne s'accorde plus qu'aux ecclésiastiques d'une naissance distinguée, et ne se donne ordinairement qu'à des cardinaux ; quoiqu'on l'ait vue autrefois remplie par le savant Amyot, qui était d'une fort basse extraction. Le grand aumônier dispose du fonds destiné pour les aumônes du Roi, célèbre le service divin dans la chapelle de sa Majesté, quand il le juge à propos, ou nomme les prélats qui doivent y officier, les prédicateurs, etc. Il est l'évêque de la cour, faisant toutes les fonctions de cette dignité dans quelque diocese qu'il se trouve sans en demander la permission aux évêques des lieux. Il donnait autrefois les provisions des maladeries de France, et prétendait qu'il lui appartenait de gouverner, de visiter, et de réformer les hôpitaux du royaume, surtout quand ils sont gouvernés par des laïques. Les édits de nos rais, et les arrêts du Parlement de Paris, l'ont maintenu pendant quelque temps dans la possession de ce droit. Il a l'intendance de l'hôpital des Quinze-vingts de Paris. Il prête serment de fidélité entre les mains du roi, et est à cause de sa charge, commandeur né des ordres de sa Majesté. Morery dit que ce fut Geoffroy de Pompadour, évêque d'Angoulême, puis de Périgueux et du Puy en Vélai, qui a porté le premier la qualité de grand aumônier. Selon du Tillet, cité par le P. Thomassin, Discipl. ecclésiast. part. IV. liv. I. chap. lxxviij. c'est Jean de Rely, évêque d'Angers, qui prit le premier ce titre sous Charles VIII. On ne trouve pas le nom de ce Jean de Rely dans la liste que donne le dictionnaire de Morery. Il en compte cinquante-cinq depuis Eustache, chapelain du roi Philippe I. en 1067, jusqu'à M. le cardinal de Rohan. M. le cardinal de Soubise son neveu, occupe aujourd'hui cette grande dignité. (G)

* Il y a aussi en Angleterre un grand aumônier, qu'on appelle lord aumônier. Les fonds qui lui sont assignés pour les aumônes du roi, sont entre autres choses les deodandes, et les biens des personnes qui se sont défaites.

Il peut en vertu d'un ancien usage donner le premier plat de la table du roi à un pauvre, tel qu'il lui plait le choisir, ou lui donner l'équivalent en argent.

Il y a aussi sous le lord aumônier un aumônier en second, un yeman, et deux gentilshommes de l'aumônerie, tous à la nomination du lord aumônier.

AUMONIER : les aumôniers de Marine sont des prêtres entretenus par le Roi dans ses arsenaux de marine, pour dire la Messe aux jours de fêtes et de dimanches sur le vaisseau, qui dans le port a le pavillon d'amiral.

L'aumônier du vaisseau, est un prêtre commis par le Roi pour faire la prière matin et soir, pour y dire la Messe, et y administrer les Sacrements.

Aumônier dans un régiment, a logement de capitaine dans la garnison, suit en campagne, et a trois places de fourrage en temps de guerre ; ses appointements sont payés par le Roi, et vont à six cens liv. plus ou moins ; cela varie. (Z)