adj. (Astronomie) se dit en général de tout ce qui a rapport aux pôles du monde. Voyez POLE.

Les cercles polaires sont deux petits cercles de la sphère, parallèles à l'équateur, éloignés de 23 degrés 1/2 de chaque pôle ; on en fait usage pour marquer le commencement des zones froides. Voyez ZONE.

Les cercles polaires sont ainsi nommés de leur voisinage avec les pôles arctique et antarctique. Voyez ARCTIQUE et ANTARCTIQUE. Les habitants de ces polaires ont un jour dans l'année de 24 heures, où le soleil ne se couche point, et une nuit de 24 heures, où le soleil ne se lève point. Le jour de 24 heures est celui de notre solstice d'été, pour les habitants du cercle polaire arctique ou septentrional, et le jour du solstice d'hiver pour les habitants du cercle polaire antarctique ou méridional ; et la nuit de 24 heures est pour les premiers, le jour de notre solstice d'hiver, et pour les autres, le jour de notre solstice d'été.

Cadrants polaires, ce sont ceux dont les plans sont parallèles à quelque grand cercle qui passe par les pôles, ou à quelqu'un des cercles horaires ; en sorte que le pôle est censé dans le plan de ce cadran.

C'est pourquoi un pareil cadran ne saurait avoir de centre, l'axe de la terre lui étant parallèle, et par conséquent les lignes horaires y sont aussi parallèles. Voyez CADRAN.

Un cadran polaire est un cadran horizontal par rapport à quelques-uns de ceux qui habitent sous l'équateur ou sous la ligne.

Pour construire un cadran polaire, voyez l'article CADRAN.

Projection polaire est une représentation de la terre ou du ciel projetés sur le plan de l'un des cercles polaires, voyez PROJECTION, MAPPEMONDE, etc. Chambers. (O)

POLAIRE, (Astronomie) est l'étoîle qui est la dernière de la queue de la petite ourse, et fut ainsi nommée par ceux qui l'observèrent les premiers, parce qu'étant très-peu éloignée du pôle, ou du point sur lequel tout le ciel parait tourner, elle décrit à l'entour un cercle si petit, qu'il est presqu'insensible, en sorte qu'on la voit toujours vers le même point du ciel ; cependant la distance de l'étoîle polaire au pôle change annuellement.

Feu M. Cassini et le P. Riccioli observèrent à Bologne en 1686, la distance de cette étoîle au pôle de 2°. 32'. 30''. Le détail de ses observations est rapporté par le P. Riccioli dans son Hydrographie, liv. VII. ch. XVe M. Maraldi détermina en Décembre 1732, cette distance à 2°. 7'. 9''. La distance de l'étoîle polaire au pôle est donc diminuée en 76 ans, intervalle entre les observations de M. Maraldi et celles de M. Cassini et du P. Riccioli, de 25'. 2''. ce qui est à raison de 20 secondes par an. Ticho-Brahé avait trouvé la même diminution annuelle par des observations immédiates, voyez ses Progymn. liv. I. p. 362. Cette variation de la distance entre l'étoîle polaire et le pôle du monde, est parfaitement conforme aux observations du mouvement des autres étoiles fixes. Les observations de Tycho prouvent qu'elle a été de même depuis 155 ans. Car si on compare la distance de l'étoîle polaire au pôle observée par Tycho l'an 1577, qui était de 2°. 58'. 50''. à la distance observée en 1732 de 2°. 7'. 9''. la différence qui est de 57'. 41''. étant divisée par 155, donne précisément 20''. pour le mouvement annuel de l'étoîle polaire vers le pôle du monde pendant ce temps. Ce mouvement ne sera pas toujours de la même quantité, il diminuera à mesure que l'étoîle polaire approchera du commencement du cancer, où ce mouvement sera imperceptible pendant plusieurs années. Suivant les hypothèses du mouvement des étoiles fixes, la distance de l'étoîle polaire au pôle diminuera encore pendant 362 années, après lesquelles elle sera le plus proche du pôle qu'elle puisse être. Si elle n'était pas plus éloignée du pôle de l'écliptique que l'est le pôle du monde, elle aurait été se placer au pôle-même du monde, ainsi que quelques astronomes anciens l'ont cru devoir arriver ; mais comme elle est éloignée du pôle de l'écliptique de 26'1/2 plus que ne l'est le pôle du monde, elle ne peut s'approcher plus près de ce pôle que de 26'1/2, pourvu que la distance entre ces deux pôles et la latitude de l'étoîle ne changent point. Si Scaliger avait été exercé dans ces sortes d'observations, il n'aurait pas nié si hardiment ce mouvement de l'étoîle polaire et des autres étoiles fixes vers le pôle du monde, ni insulté à tous les astronomes qui le soutiennent. Il est tombé dans cette erreur, parce qu'il était persuadé que cette étoile, qui est à l'extrémité de la queue de la petite ourse, qui est présentement la polaire, comme la plus proche du monde, avait toujours été la plus boréale de cette constellation. Le P. Petau qui a refuté très-savamment l'erreur de Scaliger, a fait voir que la dernière étoîle de la queue de la petite ourse, qui est présentement la polaire, était du temps d'Eudoxus, la plus éloignée du pôle, et que la plus proche était une de l'épaule, qu'il appelle superior praecedentium in laterculo. Voyez PRECESSION. Article de M. FORMEY.