S. m. terme d'Astronomie, ce sont deux petits cercles de la sphère, parallèles à l'équateur, et passant par les points solsticiaux, c'est-à-dire par des points éloignés de l'équateur de 23 degrés 1/2 environ. ME et NL représentent ces cercles dans les Planches d'Astronomie, fig. 52.

Les tropiques sont les cercles parallèles à l'équateur, que le soleil atteint lorsqu'il est dans sa plus grande déclinaison, soit septentrionale, soit méridionale. Voyez ECLIPTIQUE et OBLIQUITE, etc.

Celui de ces deux cercles qui passe par le premier point de cancer s'appelle tropique du cancer. Celui qui passe par le premier point du capricorne est le tropique du capricorne. Voyez CANCER et CAPRICORNE.

Tropique vient de qui signifie tour ; on l'a nommé ainsi à cause que le soleil, après s'être écarté continuellement de l'équateur, se rapproche de ce cercle lorsqu'il a atteint le tropique.

Si N D exprime l'obliquitté de l'écliptique, E N sera la distance des deux tropiques, laquelle est double de la plus grande déclinaison, ainsi la distance des deux tropiques est d'environ 47 degrés, et c'est aussi la largeur de la zone torride ou brulante, que ces deux tropiques renferment.

Le soleil est vertical aux habitants du tropique du cancer le jour du solstice d'été, et le jour du solstice d'hiver, aux habitants du tropique du capricorne.

Les tropiques ont divers usages considérables ; ils renferment la route du mouvement du soleil dans l'écliptique ; ce sont comme deux barrières que cet astre ne passe jamais. C'est dans les mêmes cercles que le soleil fait le plus long et le plus court jour de l'année, de même que la plus longue et la plus courte nuit. Ils marquent les lieux de l'écliptique où se font les solstices, et auxquels le soleil a sa plus grande déclinaison, sa plus grande et sa plus petite hauteur méridienne. Ils montrent dans l'horizon les plus grandes amplitudes orientales et occidentales du soleil, et dans le méridien sa plus grande et sa plus petite distance du zénith pour les habitants de la sphére oblique. Ils renferment l'espace de la terre, que l'on nomme zone torride ou brulée, parce que les rayons du soleil tombant à plomb sur cette zone, y causent d'excessives chaleurs. Ils marquent sur l'horizon quatre points collatéraux, l'orient et l'occident d'été, l'orient et l'occident d'hiver ; et la distance de ces mêmes points au lever et au coucher équinoxial, montre les plus grandes amplitudes du soleil, dont on vient de parler. Enfin, ils déterminent les limites de la zone torride et des zones temperées : suivant les observations, toute la variation de l'obliquitté de l'écliptique ne Ve pas au-delà de 24 min. Copernic l'a observé de 23 deg. 28 min. Tycho Brahé, de 23 deg. 31 min. et elle est à présent moindre que 23 deg. 29 min. M. Formey.

On a cette distance par observation, en retranchant la hauteur méridienne du soleil dans le solstice d'hiver, de sa hauteur méridienne dans le solstice d'été. Voyez ECLIPTIQUE, SOLSTICE, etc.

Tropique est aussi adjectif. Année tropique. Voyez ANNEE.

TROPIQUE, oiseau du, (Histoire naturelle, Ornithologie) c'est un oiseau que l'on ne trouve, soit en mer, soit vers les côtes, que vers les tropiques. Il est de la grosseur d'un pigeon, il a la forme d'une perdrix. Son plumage est tout blanc, à l'exception de quelques plumes des ailes qui sont d'un gris clair ; son bec qui est court est d'une couleur jaune ; il a sur le croupion une longue plume ou un tuyau d'environ 7 à 8 pouces de long, qui lui tient lieu de queue. Telle est la description qu'on donne de cet oiseau dans la nouvelle Espagne ; mais il y a apparence que l'on en trouve de différentes espèces, ils sont connus sous les noms de paille-en-cu ou fétu-en-cu. Voyez PAILLE-EN-CU.

TROPIQUES, s. m. pl. (Histoire ecclésiastique) nom d'une secte ancienne d'hérétiques.

S. Athanase dans sa lettre à Serapion, appelle ainsi les Macédoniens qu'on appelait autrement dans l'orient pneumatomaches, et il leur donne ce titre, parce qu'ils expliquaient par tropes et dans un sens figuré les passages de l'Ecriture, où il est fait mention du S. Esprit, pour prouver, comme ils le prétendaient, qu'il n'était qu'une vertu divine, et non pas une personne. Voyez MACEDONIENS.

Quelques controversistes catholiques ont aussi donné le nom de Tropiques ou de Tropistes aux sacramentaires qui expliquent les paroles de l'institution de l'Eucharistie, dans un sens de trope ou de figure. Voyez EUCHARISTIE.