Dioptrique

S. f. (Ordre encyclopédique, Entendement, Raison, Philosophie ou Science, Science de la nature, Mathématiques, Mathématiques mixtes, Optique en général, Dioptrique) est la science de la vision qui se fait par des rayons rompus, c'est-à-dire par des rayons qui passant d'un milieu dans un autre, comme du verre dans l'air ou dans l'eau, se brisent à leur passage, et changent de direction. On appelle aussi cette science anaclastique. Ce mot vient du grec, et signifie science des réfractions. Voyez ANACLASTIQUE et VISION.

adj. (Dioptrique) qui a la figure d'une lentille. On dit verre lenticulaire pour dire un verre en forme de lentille. Voyez LENTILLE. (O)

LENTICULAIRES, PIERRES (Histoire naturelle, Minéralogie) en latin lentes lapidei, lapides lenticulares, nummi lapidei, nummularii lapides, nummi diabolici, lapides numismales, etc. C'est ainsi qu'on nomme des pierres rondes et applatties, renflées par le milieu, en un mot qui ont la forme d'une lentille. Il y en a d'une petitesse imperceptible, et au-dessous de celle d'un grain de millet ; d'autres ont jusqu'à un pouce de diamètre : c'est à ces dernières que l'on a donné le nom de pierres numismales. On trouve ordinairement une grande quantité de ces pierres jointes ensemble ; elles sont liées les unes aux autres par la pierre qui les environne, qui est quelquefois d'une autre nature qu'elles ; cependant on en trouve aussi qui sont détachées et répandues dans du sable ou dans de la terre : celles de ces pierres qui sont calcaires étant mises au feu, se partagent suivant leur largeur, en deux parties égales ; on remarque une spirale sur leur surface intérieure, ou une ligne qui Ve en s'élargissant vers la circonférence ; le long de cette spirale on distingue de petites stries, qui forment des espèces de petites cloisons ou de chambres. On trouve des pierres lenticulaires qui ne sont convexes que d'un côté et plattes par l'autre : elles ne doivent être regardées que comme des moitiés de ces pierres qui ont été séparées de l'autre moitié par quelque accident.

S. f. (Dioptrique) on donne ce nom ou à une lunette à un seul verre qu'on tient à la main, ou à une petite lunette à tuyau, composée de plusieurs verres, et qu'on tient aussi à la main. Les lunettes à mettre sur le nez, ou les lunettes à long tuyau, s'appellent simplement lunettes. Voyez LUNETTES. Les lorgnettes s'appellent aussi par les Physiciens monocles, en ce qu'elles ont la propriété de ne servir que pour un seul oeil ; au lieu que les lunettes ou besicles servent pour les deux. Les lorgnettes à un seul verre doivent être formées d'un verte concave pour les myopes, et d'un verre convexe pour les presbytes. (Voyez MYOPE et PRESBYTE), parce que l'usage de ces lorgnettes est de faire voir l'objet plus distinctement. (O)
S. f. (Dioptrique) on appelle ainsi une lentille à deux faces convexes, dont les rayons sont fort petits ; cette lentille a la propriété de grossir les objets, voyez LENTILLE ; et elle les grossit d'autant plus que son foyer, c'est-à-dire le rayon de sa convexité, est plus court. Supposons que l'objet placé au foyer de la loupe puisse être Ve distinctement sans loupe à 8 pouces de distance, et que le foyer de la loupe soit demi-ligne, l'objet sera augmenté en raison de demi-ligne à 8 pouces, c'est-à-dire de 1 à 192, parce que la loupe fait voir l'objet distinctement (comme s'il était à la distance de 8 pouces), et sous le même angle à peu près sous lequel on le verrait sans loupe, mais confusément à la distance de demi-ligne. Voyez l'article MICROSCOPE, où on donne la raison de cette proportion.

S. f. (Dioptrique) instrument composé d'un ou de plusieurs verres, et qui a la propriété de faire voir distinctement ce qu'on n'apercevrait que faiblement ou point du tout à la vue simple.

Il y a plusieurs espèces de lunettes ; les plus simples sont les lunettes à mettre sur le nez, qu'on appelle autrement besicles, et qui sont composées d'un seul verre pour chaque oeil. Voyez BESICLES. L'invention de ces lunettes est de la fin du XIIIe siècle ; on l'a attribuée sans preuve suffisante au moine Roger Bacon. On peut voir sur ce sujet le traité d'optique de M. Smith, et l'histoire des Mathématiques de M. de Montucla, tome I. page 424. Dans cette même histoire on prouve (voyez la page 433. et les additions) que l'inventeur de ces lunettes est probablement un florentin nommé Salvino de Gl'armati, mort en 1317, et dont l'épitaphe qui se lisait autrefois dans la cathédrale de Florence, lui attribue expressément cette invention. Alexandre Despina, de l'ordre des frères Prêcheurs, mort en 1313 à Pise, avait aussi découvert ce secret, comme on le voit par ce passage rapporté dans une chronique manuscrite ; ocularia ab aliquo primo facta, et communicare nolente, ipse fecit et communicavit.