sub. f. (Histoire ancienne et Navigation) petits bâtiments capables de porter sur les rivières et même sur la mer le long des côtes et les premiers, selon toute apparence, que les hommes aient construits. On navigea anciennement sur des radeaux ; dans la suite on borda les radeaux de claies faites d'osier ; telles étaient les barques d'Ulysse, et celles des habitants de la Grande Bretagne au temps de César : ils font, dit-il, des carenes de bois leger, le reste est de claies d'osier couvertes de cuir. Les anciens ont donc eu des barques de cuir cousues ; sans cela il n'est guère possible d'entendre le cymba sutilis de Virgile : mais ce qui doit paraitre beaucoup plus incroyable, c'est qu'ils en aient eu de terre cuite. Cependant Strabon, dont la bonne foi est reconnue, dit des Egyptiens, qu'ils navigent avec tant de facilité, que quelques-uns même se servent de bateaux de terre ; et il parlait d'un fait qui se passait de son temps. Si l'on croit aux barques de terre cuite des Egyptiens sur le témoignage de Strabon on ne pourra guère rejeter les bateaux de terre cuite voguant à l'aide de rames peintes, sur lesquels Juvenal lance à l'eau les Agathyrses. Mais ce n'est pas tout : les Egyptiens en ont construit avec la feuille même de cet arbre sur laquelle ils écrivaient, et le philosophe Plutarque raconte des merveilles de ces petits bâtiments ; il nous assure, dans son traité d'Isis et d'Osiris, que les crocodiles, qui nuisaient souvent à ceux qui allaient sur de petites barques, respectaient ceux qui montaient des barques de Papyrus, en mémoire d'Isis, qui avait une fois navigé sur un bâtiment de cette espèce. Les feuilles du papyrus étaient larges et fortes ; et sur la résistance qu'on leur trouve dans quelques livres anciens qui en sont faits, le P. Montfaucon a compris qu'on pouvait, en les cousant ensemble et en les paissant, en former des barques. Plusieurs auteurs nous assurent qu'aux Indes on en construit d'un seul roseau à nœuds et vide en-dedans ; mais si gros, dit Héliodore, qu'en prenant la longueur d'un nœud à un autre, et le coupant en deux par le milieu des nœuds, on en formait deux bateaux. Le témoignage d'Héliodore est un peu modifié par celui de Diodore et de Quinte-Curce, qui nous font entendre, non pas qu'on fit deux bateaux avec un morceau de canne, mais qu'on faisait fort bien un bateau avec plusieurs morceaux de canne. Combien de faits dont le merveilleux s'évanouirait, si l'on était à portée de les vérifier ? Les Ethiopiens, à ce que dit Pline, avaient des barques pliables, qu'ils chargeaient sur leurs épaules et qu'ils portaient au bas des énormes chutes d'eau du Nil, pour les remettre sur le fleuve et s'embarquer. Scheffer croit que c'étaient des peaux tendues par des ais circulaires, sans poupe ni proue. Les sauvages d'Amérique creusent des arbres d'une grandeur prodigieuse, sur lesquels ils s'embarquent au nombre de 30 à 40 hommes et s'en servent, sans autre préparation, pour faire par mer des voyages de 70 à 80 lieues : voilà les premiers pas de la Navigation. Bien-tôt on fit les barques de matériaux plus solides que la peau, la terre, et le jonc. Dans la suite on abattit les chênes, l'on assembla les planches et les poutres, et les mers furent couvertes de vaisseaux. Mais qu'étaient-ce encore que les vaisseaux des anciens en comparaison des nôtres ? Voyez NAVIGATION, VAISSEAU, BATIMENT, NOTANOT.

BARQUE, (Marine) on donne particulièrement ce nom à un petit bâtiment de mer, qui n'a qu'un pont et trois mâts ; le grand, celui de misene, &, celui d'artimon. Les plus grandes ne passent guère cent tonneaux : les barques de la Méditerranée sont appelées à voiles latines ou à tiers point. En général on donne le nom de barque à différents petits bâtiments qui n'ont point de hune, et qui servent à porter des munitions et à charger et décharger un navire.

Barque d'avis, c'est celle qu'on envoye pour porter des nouvelles d'un vaisseau à un autre.

Barque longue ; c'est un petit bâtiment qui n'est point ponté, et plus bas de bord que les barques ordinaires, aigu par son avant, et qui Ve à voiles et à rames ; il a le gabarit d'une chaloupe. On l'appelle en plusieurs endroits double chaloupe.

Barque droite ; c'est un commandement qu'on fait à ceux qui sont dans une chaloupe, de se placer également pour qu'elle aille droite sur l'eau sans pancher plus d'un côté que de l'autre.

Barque en fagot ; c'est tout le bois qu'il faut pour construire une barque, qu'on porte taillé dans un vaisseau, et qu'on peut assembler dans le lieu où l'on en a besoin.

Barque à eau, ce sont de petits bâtiments dont on se sert en Hollande pour transporter de l'eau douce aux lieux où l'on en manque, et de l'eau de mer pour faire du sel ; ils ont un pont, et on les remplit d'eau jusqu'au pont. Voyez BATEAU.

Barque de vivandier ; c'est celle qu'un vivandier promene sur l'eau le long des quais ou autour des vaisseaux, pour y vendre des vivres. (Z)

BARQUE, en terme de Brasserie, est une espèce de bassin de bois de chêne fait avec des planches, de figure carrée ; il sert aux Brasseurs à mettre leurs métiers lorsqu'ils les retirent des chaudières ou des cuves.