S. m. (Philosophie) on appelle ainsi l'opinion des philosophes qui prétendent que ce monde-ci est le meilleur que Dieu put créer, le meilleur des mondes possibles. Le père Malebranche, et surtout M. Léibnitz, ont fort contribué à accréditer cette opinion, voyez MALEBRANCHISME et LEIBNITZIANISME. C'est principalement dans la théodicée que le dernier de ces philosophes a expliqué et développé son système. On peut en voir une idée dans son éloge par M. de Fontenelle, mémoires de l'académie, année 1716. Il prétend par exemple, que le crime de Tarquin qui viola Lucrèce, était accessoire à la beauté et à la perfection de ce monde moral, parce que ce crime a produit la liberté de Rome, et par conséquent toutes les vertus de la république romaine. Mais pourquoi les vertus de la république romaine avaient-elles besoin d'être précédées et produites par un crime ? Voilà ce qu'on ne nous dit pas, et ce qu'on serait bien embarrassé de nous dire. Et puis, comment accorder cet optimisme avec la liberté de Dieu, autre question non moins embarrassante ? Comment tant d'hommes s'égorgent-ils dans le meilleur des mondes possibles ? Et si c'est-là le meilleur des mondes possibles, pourquoi Dieu l'a-t-il créé ? La réponse à toutes ces questions est en deux mots : o altitudo ! etc. Il faut avouer que toute cette métaphysique de l'optimisme est bien creuse. (O)