S. m. (Physique) c'est le nom d'un instrument, qui sert à mesurer la force de l'électricité. Il est formé des mots grecs, , ambre, et , mesure.
Avant que d'en donner la description, il est à-propos de faire quelques réflexions sur les avantages qu'on retire dans la Physique des instruments de cette espèce, c'est-à-dire qui servent à mesurer les divers degrés d'une force ou d'une vertu dont on observe les effets.
L'ignorance où nous sommes sur la plupart des causes et sur la chaîne des effets qui en dépendent, fait que souvent nous croyons que tels et tels effets sont produits par différentes causes, lorsqu'ils résultent uniquement du plus ou moins de force de la même cause ; comme on pourrait le prouver par des exemples sans nombre. On ne peut donc trop s'attacher dans la Physique à observer la parité des circonstances ; afin 1°. d'obvier aux variétés qui pourraient naître de la différence de ces circonstances, ou au moins de pouvoir reconnaître à quoi l'on peut attribuer ces variétés ; 2°. de pouvoir répéter les mêmes expériences, avec quelque certitude d'observer les mêmes phénomènes ; 3°. enfin pour les décrire de façon que les autres puissent avoir un succès semblable en les répétant, ou si cela n'arrive pas, qu'ils puissent démêler la cause qui les en a empêché. Aussi voyons-nous souvent les plus grands physiciens descendre, dans la description de leurs expériences, dans des détails qui peuvent sembler minutieux à des personnes qui ont peu étudié la nature, mais qui n'en paraissent pas moins nécessaires aux yeux de ceux qui l'ont suivie de plus près. Ils savent bien que dans plusieurs occasions les circonstances qui nous paraissent peu importantes, sont souvent celles qui produisent ces irrégularités que nous remarquons avec tant d'étonnement. On ne peut donc observer trop soigneusement la parité des circonstances. Mais comment le fera-t-on, si l'on n'a pas des moyens de s'assurer que la cause principale qui opère les phénomènes que l'on observe, est toujours à-peu-près la même, ou si elle change, quelle est la nature de ses variations ? Or c'est à quoi on ne peut parvenir que par des instruments tellement construits relativement à la nature de cette cause, qu'ils nous indiquent aussi surement qu'il est possible ses divers changements : on voit par-là combien il est utîle de multiplier les instruments de cette espèce. On sait assez les avantages que l'on a retiré des baromètres et des thermomètres, depuis surtout qu'on a fait ces derniers sur des échelles, de manière à pouvoir comparer leurs divers degrés de froid et de chaud dans différents climats.
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