S. m. (Métaphysique) on appelle spectres certaines substances spirituelles, qui se font voir ou entendre aux hommes. Quelques-uns ont cru que c'étaient les âmes des défunts qui reviennent et se montrent sur la terre. C'était le sentiment des Platoniciens, comme on le peut voir dans le Phédon de Platon, dans Porphyre, etc. En général l'opinion touchant l'existence des spectres était assez commune dans le paganisme. On avait même établi des fêtes et des solennités pour les âmes des morts, afin qu'elles ne s'avisassent pas d'effrayer les hommes par leurs apparitions. Les cabalistes et les rabbins parmi les Juifs n'étaient pas moins pour les spectres. Il faut dire la même chose des Turcs, et même de presque toutes les sectes de la religion chrétienne. Les preuves que les partisans de cette opinion en donnent, sont des exemples ou profanes ou tirés de l'Ecriture-sainte. Baronius raconte un fait, dont il croit que personne ne peut douter : c'est la fameuse apparition de Marsilius Ficinus à son ami Michael Mercato. Ces deux amis étaient convenus que celui qui mourrait le premier reviendrait pour instruire l'autre de la vérité des choses de l'autre vie. Quelque temps après, Mercato étant occupé à méditer sur quelque chose, entendit tout-d'un-coup une voix qui l'appelait : c'était sont ami Ficinus qu'il vit monté sur un cheval blanc, mais qui disparut dans le moment que l'autre l'appela par son nom.
Lire la suite...