S. m. terme d'Optique, qui se dit d'un verre, à-travers lequel les objets paraissent multipliés, mais plus petits ; ce mot est formé du grec ; beaucoup, et de , je vais.

Le polyoptre, tant dans sa structure que dans ses phénomènes, différe des verres ordinaires, qui multiplient les objets, et que l'on appelle polyhédre. Voyez POLYHEDRE.

Construction du polyoptre. Prenez un verre AB plan des deux côtés, dont le diamètre soit d'environ trois pouces (Pl. d'Opt. fig. 73.), faites dans son épaisseur des segments sphériques, dont la largeur ait à peine la cinquième partie d'un doigt.

Alors si vous éloignez le verre de votre oeil, jusqu'à ce que vous puissiez embrasser toutes les concavités d'un seul coup d'oeil, vous verrez le même objet comme à-travers d'autant de verres concaves qu'il y a de concavités ; mais cet objet vous paraitra fort petit.

Ajustez ce verre de la même manière qu'un verre objectif, à un tube A B C D, dont l'ouverture A B soit égale au diamètre du verre, et l'autre ouverture C D soit égale à celle d'un verre oculaire c, a, d, d'environ la largeur d'un pouce.

La longueur du tube A C doit être égale à la distance que l'on trouvera par expérience entre le verre objectif, et le verre oculaire.

Ajustez en D un verre oculaire convexe, ou en sa place un menisque, dont la distance du foyer principal soit un peu plus grande que la longueur du tube, afin que le point d'où les rayons commencent à être divergens après leur réfraction dans le verre objectif puisse être au foyer de l'oculaire. Alors si l'on approche l'oeil du verre oculaire, on verra un seul objet répété autant de fois qu'il y a de concavités dans le verre objectif, mais il sera fort diminué. Wolf et Chambers. (T)