S. m. en Géométrie, est une conséquence tirée d'une proposition qui a déjà été avancée ou démontrée : comme si de cette proposition, Un triangle qui a deux côtés égaux, a aussi deux angles égaux, on tire la conséquence, donc un triangle qui a les trois côtés égaux a aussi les trois angles égaux.

On aurait tout aussi-tôt fait de dire conséquence que corollaire, cela serait plus à portée de tout le monde : mais c'est le sort de presque toutes les Sciences d'être chargées de mots scientifiques assez inutiles. Il ne faut pas espérer qu'on les change, et ceux qui en traitent sont obligés de s'y conformer. Il faut avouer aussi que ce n'est pas toujours la faute des Savants ni des Artistes, si les mots scientifiques sont si multipliés. Comme la plupart des Sciences et des Arts nous viennent des Grecs et des Latins, les mots nous en sont venus avec les choses ; la plupart de ces mots scientifiques n'ont point passé dans l'usage ordinaire, et sont devenus obscurs pour le vulgaire. Un Athénien, sans savoir de Géométrie, entendait tout de suite que le mot de théorème signifiait une vérité de spéculation. Chez nous, c'est un mot savant pour ceux qui ignorent le grec ; et ainsi des autres.

Plutarque, dans la vie de Cicéron, le loue d'avoir le premier donné des noms latins dans ses ouvrages, aux objets dont les philosophes grecs s'étaient occupés ; et qui jusqu'à lui avaient retenu leurs noms grecs. On ne saurait rendre le langage des Sciences trop simple, et pour ainsi dire trop populaire : c'est ôter un prétexte de les décrier aux sots et aux ignorants, qui voudraient se persuader que les termes qu'ils n'entendent pas en font tout le mérite, et qui, pour parler le langage de Montagne, parce qu'ils ne peuvent y prétendre, se vengent à en médire. (O)