en terme de Géométrie, est un corps rond ou sphérique, appelé plus communément sphère. Voyez SPHERE. Au reste le mot sphère, entant qu'il signifie un globe, ne s'emploie guère qu'en Géométrie : dans les autres sciences comme la Physique, la Mécanique, etc. on dit globe plutôt que sphère, lorsqu'on veut exprimer un corps parfaitement et également rond en tout sens.

On regarde la terre et l'eau comme formant ensemble un globe que nous appelons le globe terrestre, et que les Latins ont exprimé plus proprement par orbis terraqueus. Voyez TERRAQUE.

Cette supposition ne saurait être fort éloignée de la vérité : car quoique les mesures des degrés nous apprennent que la terre n'est pas parfaitement ronde, cependant la figure qu'elle a, est assez peu éloignée de la figure sphérique, pour qu'on puisse la regarder comme telle. Voyez GLOBE, (Astronomie et Géographie) (O)

GLOBE, (Astronom. et Géographie) On appelle globe céleste et globe terrestre, deux instruments de Mathématique, dont le premier sert à représenter la surface concave du ciel avec ses constellations ; et le second la surface de la terre, avec les mers, les iles, les rivières, les lacs, les villes, etc. Sur l'un et l'autre l'on trouve décrites plusieurs circonférences de cercle qui répondent à des cercles que les Astronomes ont imaginés pour pouvoir rendre raison du mécanisme de l'univers.

L'on en distingue dix principaux, savoir six grands et quatre petits ; les premiers sont l'équateur, le méridien, l'écliptique, le colure des solstices, le colure des équinoxes, et l'horizon ; les seconds sont les tropiques du cancer et du capricorne, et les deux cercles polaires. Voyez ces mots.

Le globe et la sphère diffèrent, en ce que le globe est plein et la sphère évidée. Voyez ARMILLAIRE.

Nous ignorons par qui et en quel temps ces instruments ont été inventés : il est certain cependant qu'on en connaissait l'utilité du temps d'Archimède. Strabon, liv. II. p. 116. nous parle d'un globe de Cratès, comme d'un moyen très-avantageux pour représenter au naturel les parties connues de la terre. Ce Cratès était de Mallus en Cilicie ; il avait été maître de Panaetius de Rhodes, qui vivait 130 ans avant J. C.

Les principaux globes que l'on connaisse depuis le renouvellement des Sciences en Europe, sont ceux de Tycho, célèbre astronome, dont un de quatre pieds sept pouces une ligne de diamètre, fut exécuté en cuivre, que M. Picard a Ve en 1671 à Copenhague, dans l'auditoire de l'académie ; et un autre qui par sa grandeur énorme frappa d'étonnement le czar Pierre le Grand : douze personnes peuvent s'asseoir dedans autour d'une table, et y faire des observations ; il fut transporté de Gottorp à Petersbourg, où M. Delisle, l'astronome, dit l'avoir Ve et orienté lui-même.

L'on connait en France les beaux globes que le cardinal d'Etrées fit exécuter et dédia à Louis XIV. ils ont douze pieds de diamètre. Ils avaient été placés à Marly, mais ils sont présentement à Paris dans la bibliothèque du Roi. Coronelli se signala par des globes de trois pieds huit pouces de diamètre, pour l'exécution desquels les princes de l'Europe souscrivirent ; le céleste fut fait en France, et le terrestre à Venise. Au commencement de ce siècle, Guillaume Delîle en composa d'un pied de diamètre. Les plus nouveaux enfin sont ceux qui furent faits par ordre du roi, et publiés en 1752. L'Angleterre a Ve ceux de Senex, célèbre astronome ; et l'on attend les nouveaux dont la société royale de Gottingue avait publié le projet de souscription, lorsqu'elle résidait à Nuremberg.

Il serait inutîle de s'étendre davantage touchant toutes les différentes sortes de globes qui ont été publiés depuis ; ils sont plutôt l'objet du commerce de leurs auteurs, que la preuve de leurs connaissances dans la composition de ces ouvrages. Il convient plutôt de traiter de la construction de ces instruments ; je la distingue en deux parties, l'une purement géométrique, l'autre mécanique.

La première donne la méthode de disposer sur une surface plane les éléments qui constituent la surface sphérique du globe ; et la seconde donne la construction des boules et de tout ce qui en concerne la monture, pour faire des globes complets.

Si l'on considère une boule dont les deux pôles sont marqués, et dont l'équateur est divisé en 360 degrés ; les cercles qui passeront par les deux pôles et par chacun de ces degrés, renfermeront un espace qui Ve toujours en diminuant depuis l'équateur jusqu'à l'un et l'autre pôle : c'est cet espace que l'on appelle fuseau. Il s'agit de trouver les éléments de la courbe qui renferme cet espace. Il semble que plus on multiplierait ces fuseaux, plus on approcherait de l'exactitude : mais la pratique contredit en cela la théorie ; c'est pourquoi l'on se contente ordinairement de partager l'équateur en douze parties égales.

Pour tracer les fuseaux. Tirez la droite A B (fig. 1.), égale au rayon du globe que vous voulez construire. Voyez la Pl. des globes, à la suite des Pl. de Géographie.

Du point A comme centre, décrivez le quart de circonférence A B C, que vous diviserez en trois parties égales aux points D, E.

Tirez B E, corde de trente degrés.

Coupez en deux également au point F l'arc B E.

Tirez la corde B F ; elle sera la demi-largeur du fuseau, et trois fois la corde B E de trente degrés, donnera la longueur du même fuseau.

Il s'agit présentement d'en décrire la courbe : pour y parvenir, tirez la droite G H égale à deux fois la corde B F de quinze degrés. Fig. 1.

Elevez sur le milieu I de cette ligne G H la perpendiculaire indéfinie I K.

Portez sur cette perpendiculaire trois fois la longueur de la corde C D de la première figure, de 30 degrés : savoir de I en L, M, N ; et subdivisez chacun de ces espaces en trois parties égales, elles vous donneront sur la ligne I K un point 10, 20, 30, etc. de chacun des cercles parallèles à l'équateur.

Décrivez ensuite sur une ligne égale à G H de la fig. 2. une demi-circonférence G O N (fig. 3.)

Divisez chaque quart de cercle G O, N O, en neuf parties égales, c'est-à-dire de 10 en 10 degrés. Par ces divisions correspondantes 10, 10 ; 20, 20, etc. tirez des lignes parallèles au diamètre G N.

Portez la moitié de chacune de ces cordes successivement sur les lignes parallèles qui coupent la ligne I K (fig. 2.). Par exemple, la moitié de la corde 10, 10 du demi-cercle (fig. 3.) sur la première parallèle a a, (fig. 2.) de 10 en a, de part et d'autre ; la moitié de la corde 20, 20 sur la seconde parallèle b, b, et ainsi de suite jusqu'en N.

Joignez tous les points a, b, c, d, e, f, g, h, N, par des lignes droites, vous aurez la courbe cherchée du demi-fuseau.

L'on remarquera aisément que cette courbe sera d'autant plus juste, que l'on aura divisé la ligne I N (fig. 2.) et la demi-circonférence G O N (fig. 2.) en un plus grand nombre de parties.

Il est avantageux de tracer ce fuseau en cuivre, pour le faire aussi juste qu'on peut le désirer. Ce fuseau étant donc ainsi construit, il faut tracer sur une feuille de papier une ligne indéfinie, sur laquelle l'on portera 12 fois la largeur G H, du fuseau, si on la fait de 30d ; ou 24 fais, si elle comprend 15d.

Vous diviserez chaque espace en deux parties égales ; et par tous ces points de division vous éleverez des perpendiculaires. Pour lors, si vous posez avec précision ce demi-fuseau de cuivre, en sorte que sa base convienne avec la ligne, et sa pointe avec la perpendiculaire qui tombe sur le milieu de chaque douzième partie de cette même ligne, vous tracerez les courbes des fuseaux.

Pour décrire sur ces fuseaux les arcs qui font partie des cercles parallèles à l'équateur, divisez en neuf parties égales chacune des courbes qui forment la circonférence des demi-fuseaux ; par ces points de division et ceux de la ligne du milieu de chaque fuseau faites passer des portions de circonférences de cercle, elles seront les parties des parallèles cherchés.

Il est facîle encore de trouver les centres de ces arcs par le moyen des tangentes (voyez TANGENTE) calculées de 10 en 10 ou de 5 en 5 degrés, eu égard au rayon du globe que l'on veut construire. Pour le 80e parallèle, il faut prendre avec un compas sur une échelle ou sur le compas de proportion la longueur de la tangente de 10 degrés, poser une pointe du compas sur la ligne du milieu du fuseau au point du 80e parallèle, et porter l'autre pointe de ce compas sur la même ligne, prolongée autant qu'il en sera besoin ; cette longueur donnera le centre de l'arc proposé. Pour le 70e parallèle, il faut prendre la tangente de 20 degrés ; pour le cercle polaire, celle de 23d 1/2, c'est-à-dire qu'il faut toujours prendre la tangente du complément de la distance du parallèle à l'équateur ; et l'on aura successivement les centres de tous les parallèles.

Les méridiens se traceront, en divisant chacun de ces arcs de parallèles en trois parties égales, si on veut avoir ces méridiens de 10 en 10 degrés ou en six parties égales, pour les avoir de 5 en 5 degrés, et en joignant ces points de divisions par des lignes droites.

Il ne reste plus que l'écliptique à tracer. Pour cela il faut considérer que l'écliptique étant un grand cercle qui coupe le globe en deux parties égales, et qui est incliné à l'équateur, la moitié doit s'en trouver dans la partie supérieure de six fuseaux, et l'autre moitié dans la partie inférieure des six autres. C'est pourquoi il faut prendre les trois premiers fuseaux qui sont compris entre le point équinoxial et le point solsticial .

Divisez en degrés un des demi-méridiens qui fait une partie de la circonférence d'un fuseau ; par exemple, la courbe A E (fig. 4.) du 1er fuseau A E B qui passe par le point équinoxial , et qui sera aussi le premier méridien sur le globe. Prenez sur ce méridien 12d. 16. que vous porterez de B en a sur les courbes B E, B F des deux premiers fuseaux ; portez de C en b 20d. 38. sur les courbes C F, C G du second et du troisième fuseau ; portez enfin 23. 28. de D en c sur la courbe D G du troisième fuseau.

Joignez ces points par des lignes droites, elles vous donneront un quart de l'écliptique ; les trois autres quarts se décriront de même en portant toujours du premier et du 180e méridien, qui sont les colures des équinoxes.

Tous ces cercles étant tracés, l'on divisera, si l'on veut opérer avec exactitude, chaque fuseau de degré en degré, tant pour les méridiens que pour les parallèles ; et l'on dessinera les côtes, les rivières, les iles, en un mot tout ce qui peut entrer de détail dans la composition géographique du globe terrestre, d'après les mémoires, les cartes les plus exactes, et les observations les plus autentiques. Ce dessein du globe terrestre étant fait, c'est au graveur ensuite à le mettre sur le cuivre pour l'exécuter.

Toutes les opérations précédentes sont communes aux globes céleste et terrestre ; il s'agit cependant de convenir pour le céleste du calcul dont on doit se servir pour y placer les étoiles. Comme l'on a remarqué pour les étoiles deux mouvements principaux, l'un d'Orient en Occident sur les pôles du monde, et l'autre d'Occident en Orient sur les pôles de l'écliptique ; le premier donne les ascensions droites et les déclinaisons des étoiles (voyez ASCENSION DROITE et DECLINAISON) ; et le second leurs longitudes et leurs latitudes. Dans le premier cas, les cercles qui nous ont donné pour le globe terrestre les longitudes et les latitudes, se convertissent sur le globe céleste en ascensions droites et déclinaisons ; et l'équateur avec l'écliptique auront la même disposition.

Mais si l'on se sert des longitudes et des latitudes célestes, pour lors le cercle qui nous servait d'équateur sur les fuseaux du globe terrestre, deviendra l'écliptique sur ceux du céleste ; et l'équateur se tracera sur ces derniers, comme l'écliptique l'a été sur les premiers. Dans ce dernier cas, supposant les courbes des fuseaux tracées, il ne s'agit plus que de donner une méthode pour décrire les colures des équinoxes, les tropiques du Cancer et du Capricorne et les cercles polaires.

Pour tracer le colure des équinoxes, il s'agit de trouver les points où ce cercle coupe la partie supérieure des trois premiers fuseaux, et par conséquent la distance de ces points à l'écliptique ; ce qui s'opère aisément par la Trigonométrie sphérique (voyez TRIGONOMETRIE), en disant : le sinus total est la tangente de 66. 32. inclinaison de ce colure à l'écliptique, comme 30 et 60 degrés pour A B et A C (fig. 5.) sont à 49d et 63d 30'.

Portant donc 49d depuis le point B jusqu'en a a des circonférences B E, B F des deux premiers fuseaux portant aussi 63d 3' de C en b b sur les circonférences C F, C G du second et troisième fuseau ; et enfin 66d 32' de D en c c sur la circonférence D G du troisième fuseau, les lignes droites tirées par ces points donneront le quart du colure. Il faut répéter la même opération pour les trois autres fuseaux qui suivent, et agir de même pour la partie inférieure des six autres.

Quant aux tropiques, l'on prendra, si l'on veut, celui du Cancer qui se trouve dans la partie supérieure des fuseaux. L'on sait qu'il touche l'écliptique au point marqué ou A. En partant de ce point, l'on portera 3d 23' de B en a (fig. 6.) sur les circonférences B H, B I des deux 1ers fuseaux ; 12d 53' de C en b sur les circonférences C I, C K du second et troisième fuseau ; 25d 46' de D en c sur les circonférences D K, D L du troisième et quatrième fuseau ; 37d 25' de E en d sur E L, E M ; 44. 39. de F en e sur F M, F N ; enfin 47d sur G N, circonférence du dernier fuseau : ce qui fait la moitié du tropique. La même opération se fait pour le tropique du Capricorne, en observant qu'il doit toucher l'écliptique au point opposé au premier, et qu'il doit se tracer dans la partie inférieure de six autres fuseaux.

Le centre commun aux arcs qui doivent passer par les points correspondants d'un même fuseau, se trouve de cette manière. L'on joint ces deux points, tels que A, a, par une ligne droite, au milieu de laquelle on élève une perpendiculaire indéfinie. L'on prend ensuite avec un compas la longueur de la tangente de 66d 32' proportionnelle au rayon du globe ; l'on pose une pointe de ce compas sur un des points A de la courbe A H, et de l'autre point l'on trace une section ; l'on fait la même chose à l'autre point A de la courbe B H, et le point d'intersection qui se trouve dans la perpendiculaire est le centre de l'arc requis.

A l'égard des cercles polaires, il suffit d'en tracer la moitié, touchant le pôle de l'écliptique au point K. L'on portera 43d de A en g sur la courbe A H du premier fuseau A H B ; 48. 44. de B en h sur les courbes B H, B I du premier et du second fuseau ; enfin 65d 28' de C en i sur les courbes C I, C K du second et troisième fuseau. L'on trouvera les centres des arcs qui doivent passer par ces points g h, h i, i k, en prenant, comme ci-dessus, avec le compas la longueur de tangente de 23d 28', elle sera le rayon des cercles qui doivent passer par ces points.

Ces fuseaux du globe céleste étant donc construits avec tous les cercles dont il doit être composé, l'on divisera tous les parallèles à l'écliptique ou latitudes, de même que les longitudes célestes, de degrés en degrés, pour pouvoir poser les étoiles à leur juste place, conformément aux meilleurs catalogues que l'on en a faits ; l'on enveloppe ensuite les amas d'étoiles appelées constellations, dans des figures d'hommes et d'animaux dont on est convenu ; enfin l'on ajoute à chaque étoile, distinguée selon sa grosseur, les caractères introduits par Bayer, dont les Astronomes font usage pour pouvoir se reconnaître dans leurs observations ; et le dessein du globe céleste est entièrement fini.

Des deux méthodes de placer les étoiles, savoir par les ascensions droites et déclinaisons et par les longitudes et latitudes célestes, la dernière est préférable par le temps et le travail qu'elle épargne ; d'autant plus qu'il ne faut qu'ajouter aux tables calculées par longitudes le nombre de degrés et de minutes, eu égard au temps auquel ces tables ont été calculées, et à raison d'un degré en 72 ans ; au lieu que par les ascensions droites et les déclinaisons, il faut calculer le lieu de chaque étoîle pour ces deux objets différents. Or, quand on serait assuré de n'avoir point fait de faute dans son calcul, il est toujours certain que l'épargne du temps aurait été un gain plus considérable.

Description de la mécanique des globes. Dans la construction mécanique des globes, rien n'est plus essentiel que la précision dans la rondeur et la monture des boules. C'est à l'expérience jointe à la théorie que j'ai de ces instruments, que je suis redevable du détail dans lequel je vais entrer.

Les outils nécessaires qui entrent dans la main-d'œuvre d'un globe, ne sont pas en grand nombre.

Il faut avoir premièrement un demi-fuseau A B C de cuivre ou de fer-blanc, proportionné aux boules que l'on veut construire. A est la pointe du fuseau, B C son pied de diamètre ; il faut y laisser environ un pouce et demi de plus que la moitié de son grand axe. Figure 1 Planche II.

2°. Une ou plusieurs demi-boules A B C (fig. 2.) de bois bien dur, tel que des souches de racines d'orme tortillard, qui aient été longtemps exposées au soleil, pour ne pas être sujettes à se fendre. Ces demi-boules doivent être portées sur un seul pied, quand elles sont petites ; et sur trois pieds, lorsqu'elles doivent servir à faire des grosses boules. A B est un trait dans le plan de l'équateur de la boule, et à son pôle C est une pointe.

3°. Un demi-cercle de fer ou de cuivre (fig. 3.), dont la circonférence intérieure soit en biseau et juste du diamètre de la boule à construire. Il doit être d'une largeur et d'une épaisseur assez considérable pour pouvoir résister. Vers le milieu de ce demi-cercle l'on réserve une partie plus large percée de deux trous, pour être montés à vis sur un morceau de bois épais et oblong, au milieu duquel se trouve aussi un trou par lequel l'on fait passer une forte vis, pour fixer le tout sur un établi avec l'écrou que l'on serre en-dessous. A ce demi-cercle sont attachées par-derrière aux points H, K deux équerres vissées aussi dans le même morceau de bois. E F, G D sont deux petites broches cylindriques à oreille, qui font partie du diamètre du demi-cercle ; elles se poussent et se tirent dans un trou cylindrique ; et on les fixe, quand on veut, par le moyen des vis F, G. C'est de l'exactitude de cet outil que dépend la précision des boules que l'on veut faire.

La fig. 4. représente des ciseaux montés sur un morceau de bois taillé en coin, et que l'on visse aussi sur l'établi quand on veut s'en servir. Ils sont destinés pour couper du carton de telle épaisseur qu'il sait.

Pour commencer une boule, l'on prend une feuille de carton de pâte le plus mince que l'on trouve ; l'on fixe sur cette feuille le fuseau de cuivre A B C par son sommet A ; l'on trace avec un stylet douze demi-fuseaux qui se tiennent tous par le sommet. Il faut ensuite enduire de savon humide la demi-boule de bois ; de sorte que la couche de savon soit assez épaisse pour ne pas être dissoute par l'humidité du carton que l'on doit y appliquer, et de peur que la calotte que l'on veut mouler ne s'y attache.

L'on applique cette première couche de fuseaux bien imbibée d'eau sur la demi-boule, en sorte que la pointe C de ce moule (fig. 2.) passe par le trou commun au sommet des demi-fuseaux. Ce carton humide, obéissant au coup qu'on lui donne avec la main, s'applique exactement. On retient le tout par une corde que l'on tourne au-dessous du trait A B qui marque l'équateur de la boule, et l'on y fait un nœud coulant pour pouvoir la délier quand on veut.

Il faut tailler ensuite vingt-quatre autres demi-fuseaux détachés que l'on imbibe aussi d'eau, et que l'on enduit de bonne colle de farine. On en applique une nouvelle couche ; en sorte que chaque demi-fuseau recouvre d'un tiers les joints de ceux de la première couche, comme on le voit par le profil de la figure 5. Ayant fait de même pour la troisième couche, l'on enduit le tout de colle ; et quand ces demi-fuseaux paraissent bien unis, on laisse sécher le tout naturellement. Il est avantageux d'avoir au-moins deux moules de même calibre pour expédier l'ouvrage, et l'on doit faire en été une provision de ces calottes.

Lorsque la calotte est bien seche, l'on y trace avec un trusquin ouvert de la distance A D (fig. 2.) un trait qui termine la moitié juste de la boule. Il faut dénouer la corde qui maintient la première couche de fuseau, et avec une lame mince détacher les bords du carton de dessus le moule. Si l'on a de la peine à enlever la calotte, il faut frapper dessus partout avec un maillet de buis ; et il est rare après cela que l'on ne l'enlève pas : autrement ce serait un défaut de savonnage, auquel il faut toujours bien prendre garde.

Ayant deux calottes seches et enlevées du moule, on les rognera au trait marqué par le trusquin avec les ciseaux destinés à cette opération (fig. 4.)

Ces calottes ainsi rognées, l'on en rape la coupe pour agrandir la surface de la tranche, et pour donner plus de prise à la colle-forte qui doit les joindre. Un axe de bois appelé ordinairement of de mort, à cause de sa forme déliée vers son milieu, et qui a pour longueur le diamètre intérieur de la boule qu'on veut faire, sert à assembler les deux calottes. Ses extrémités doivent être un peu sphériques ; et l'on y réserve à chaque une douille qui doit passer à-travers le pôle de chaque calotte que l'on perce avec un emporte-pièce du diamètre de la douille. Lorsque les boules sont d'une grosseur considérable, au lieu d'un simple axe, l'on se sert d'un autre (fig. 6.) muni de quatre branches perpendiculaires entr'elles, qui sont destinées à soutenir la soudure des deux calottes.

L'on commence par fixer cet axe premièrement dans une des calottes avec de la colle-forte que l'on met à une de ses extrémités, de même qu'au pôle de la calotte où il doit être arrêté. Ensuite l'on attache sur la moitié des extrémités C, D, E, F, des quatre autres branches le bord de la calotte avec de la colle-forte et des petites pointes. Lorsque cet axe est ainsi fixé dans la première calotte, l'on fait de même pour la seconde calotte. Il faut à cette opération la plus grande promptitude possible, pour ne pas donner le temps à la colle-forte de se prendre avant que l'assemblage soit fait.

Lorsque cet assemblage est fait, s'il est resté quelques endroits de la jointure sans colle, l'on y en introduit avec une petite spatule. La colle étant bien durcie, l'on rape la soudure jusqu'à ce qu'elle soit bien unie, et l'on y applique ensuite deux ou trois bandes de gros papier imbibées de colle de farine.

Les boules ainsi préparées sont d'une grande solidité ; mais elles seraient encore trop grossières, pour pouvoir y appliquer les épreuves imprimées du globe. C'est pourquoi il faut procéder à les rendre encore plus parfaites. Pour cet effet l'on se servira du demi-cercle de fer dont on a parlé plus haut ; l'on coupera les deux bouts excédents des douilles de l'axe qui traverse la boule, jusqu'à ce qu'ils soient pris justes dans le diamètre du demi-cercle. L'on percera chaque bout d'un trou très-fin pour recevoir les petites broches cylindriques du demi-cercle qui doivent tenir la boule comme dans un tour. S'il arrive que quelque petite éminence du carton frotte le demi-cercle, il faut les raper afin que la boule n'y touche en aucun endroit. L'on se sert ensuite d'une composition de blanc dont nous parlerons plus bas, pour enduire la boule jusqu'à ce qu'elle touche de toutes parts le demi-cercle. L'on doit observer de n'en pas trop mettre à chaque couche, de peur qu'il ne vienne à se fendre. La boule ainsi enduite tourne dans le demi-cercle qui en emporte le trop ; on la retire ensuite pour la faire sécher naturellement. Il faut répéter la même opération jusqu'à ce que l'on ne voie plus de jour entre le demi-cercle et la boule. Lorsqu'elle est presque finie, l'on doit éclaircir le blanc, en sorte qu'il ne soit que comme une eau blanche un peu épaisse : il sert à la polir ; et le mastic étant bien sec est d'une consistance très-dure.

Voici la manière de préparer ce blanc ou ce mastic. Il faut prendre du blanc en gros pains dont se servent les Doreurs, l'écraser avec un rouleau de bois et le passer au tamis, pour l'avoir le plus fin qu'il est possible ; prendre de la colle de Flandre, la plus blanche est la meilleure, parce qu'elle ne colore point la composition ; une livre pesant de cette colle est la dose pour huit pains de blanc. L'on met tremper dans l'eau cette colle la veille ; et lorsqu'elle est bien amollie, on la fait fondre sur un feu doux ; puis on la passe par un tamis, pour n'y pas laisser de peaux qui feraient un mauvais effet. Lorsqu'elle est ainsi passée, l'on met tout le blanc écrasé dans une grande terrine propre à aller sur le feu ; et l'on y verse petit-à-petit cette colle fondue, en broyant bien le tout avec les mains, comme si l'on pétrissait une pâte. Le blanc ou le mastic étant ainsi achevé peut être mis tout de suite sur les boules ; et lorsqu'il est refroidi, il faut le faire refondre sur un petit feu, et le remuer avec un bâton, de peur qu'il ne vienne à bruler.

La boule étant entièrement achevée, il est bon de s'assurer si elle est absolument sphérique ; elle en servira elle-même de preuve. Il la faut remettre dans le demi-cercle ; et posant un stylet de cuivre à la division de l'équateur marqué sur cet instrument, l'on tracera ce cercle sur la boule en la tournant. Si l'on divise ensuite ce cercle en quatre parties égales, et que les points opposés soient présentés aux chevilles cylindriques du demi-cercle, en tournant cette boule, l'on tracera avec le stylet un cercle qui sera un des méridiens. Si enfin l'on prend sur ce dernier cercle deux points diamétralement opposés et à une distance quelconque des pôles de la boule, et qu'on les présente de même aux chevilles du demi-cercle, l'on tracera encore un troisième cercle qui doit couper les deux autres à leur commune section, si la boule est parfaitement ronde. Telle est la précision à laquelle je suis parvenu, lorsque j'ai dressé un ouvrier pour ces instruments.

Il s'agit présentement de poser les épreuves imprimées du globe sur cette boule. Pour y parvenir avec facilité, il faut diviser cette boule en douze fuseaux, et tracer les parallèles à l'équateur, de même que l'écliptique, les tropiques, et les cercles polaires. Le demi-cercle ou instrument que l'on a divisé exprès de 10 en 10 degrés, et où l'on a remarqué aussi les points des tropiques et des cercles polaires, servira à tracer ces cercles, en faisant tourner la boule dedans, et appliquant sur chaque division le stylet. Quant aux douze fuseaux, l'on divisera l'équateur en douze parties égales ; et le demi-cercle rasant chacun de ces points, servira encore de règle pour tracer ces fuseaux.

Il ne reste plus qu'à appliquer chaque fuseau du globe imprimé sur chacun des douze de la boule. Il faut découper séparément ces fuseaux imprimés, les humecter d'eau, et les imbiber de colle d'amidon ; on les appliquera les uns après les autres sur la boule, en faisant convenir les parallèles de l'épreuve avec ceux de la boule ; et l'on fera prêter l'épreuve autant qu'il le faudra, en la frottant avec un brunissoir, jusqu'à ce que le papier remplisse exactement sa place. L'on encollera ensuite la boule ainsi avec la même colle d'amidon un peu plus claire, en faisant tourner la boule dans les mains ; l'on aura soin que l'encollage soit bien fait par-tout, et l'on suspendra la boule dans un lieu qui ne soit point exposé à la poussière, jusqu'à ce qu'elle soit entièrement seche.

Cet encollage est un préparatif nécessaire pour recevoir les couches de vernis que l'on applique dessus. J'ai dit qu'il devait être fait avec de la colle bien claire, parce que si elle était trop épaisse, elle ferait un corps qui viendrait à se gerser, et qui obligerait le vernis à se fendre.

Il faut à présent monter cette boule dans un méridien. Or ce méridien peut être de carton ou de cuivre : le premier ne peut être bon que pour de petits globes ; mais quand ils sont d'une certaine dimension, telle que d'un pied ou de dix-huit pouces, le méridien de cuivre est indispensable. Je ne parlerai point de la construction de ce dernier ; c'est aux Ingénieurs en instruments de Mathématiques à les construire.

Les cartons dont on se servait autrefois pour faire les méridiens, et les autres cercles des globes et des sphères, étaient composés de maculatures de rames et de pains de sucre, sur lesquelles l'on collait plusieurs feuilles de papier de rebut ; mais le mauvais service que l'on en retirait, m'a fait préférer l'emploi de bon papier de gros-chapelet. Il faut au-moins vingt-quatre feuilles pour l'épaisseur d'un carton, qui, quand il est fait, et qu'il a passé sous la presse, se réduit au plus à deux lignes. L'on fait aussi l'horizon du même carton ; il ne s'agit que de prendre la grandeur convenable à ces cercles pour les tailler ; l'on colle ensuite dessus les épreuves ; on les encolle et on les vernit.

Je ne m'étendrai pas davantage sur ce qui concerne la fabrique des globes ; les détails dans lesquels je suis entré m'ont paru suffisans, pour pouvoir en rendre la pratique aisée. Je terminerai cet article par une courte description de la monture nouvelle des globes que j'ai construits par ordre du Roi en 1752.

La figure 7. représente un de ces globes monté ; son pied est en forme de cassolette couronnée par un bandeau circulaire A B C, dans lequel tourne l'horizon de bois D E F, dont on voit le profil dans la fig. 8. a b c d e f est la coupe de l'horizon ; g h est une petite plaque de cuivre vissée à cet horizon pour empêcher qu'il ne se lève ; I K est le bandeau circulaire qui tient aux branches du pied.

Pour procurer à l'horizon un mouvement commode qui n'obligeât point à déranger le pied du globe, l'on a imaginé un moyen très-simple représenté dans la fig. 9. C'est une pièce ronde de cuivre i k l m, percée dans le milieu d'un trou rond p q r s, dans lequel entre une douille cylindrique p q n o, faisant corps avec une autre pièce cylindrique g c d h. Cette pièce a une ouverture c d e f, dont la joue se trouve dirigée dans le centre de la douille p q n o ; cette fente est d'une certaine largeur suffisante pour contenir une roulette a b sur laquelle le méridien de cuivre doit tourner.

Tout ce mécanisme se place dans le centre de la noix, où les branches qui supportent l'horizon viennent s'emboiter. Il faut le disposer en sorte que la distance depuis le bord a de la roulette ab, soit égale à celle du centre de la boule au bord extérieur du méridien. Pour lors le méridien entrant dans l'horizon et posant sur la roulette, reçoit deux mouvements, l'un vertical sur cette roulette, et l'autre qu'il communique à l'horizon par le mouvement de la douille autour de son axe. L'on aperçoit aisément l'avantage que l'on retire de cette invention : lorsque l'on veut orienter le globe, il ne s'agit que de tourner cet horizon, jusqu'à ce que la boussole qui y est posée, et dont le nord et le sud se trouvent dans le plan du méridien, indique la déclinaison convenable au temps de l'opération. Article de M. ROBERT DE VAUGONDY, Géographe ordinaire du Roi.

Dans les Planches d'Astronomie, fig. 58. on a représenté deux globes, soit céleste, soit terrestre, vus suivant différents profils et différentes positions ; la fig. 59. n°. 2. représente la suite des fuseaux qu'on doit coller sur le globe ; la fig. 60. représente un de ces fuseaux divisé par degrés, et sur lequel on a tracé les portions de cercles qu'il doit contenir ; enfin la fig. 61. représente un quart de cercle de hauteur, dont la partie supérieure H s'adapte au zénith du globe, et sert à mesurer les distances des différents points du globe à l'horizon, lorsque cela est nécessaire, comme on le verra dans la suite de cet article.

Pour choisir de bons globes, il faut prendre garde que l'équateur et l'horizon s'entre-coupent justement en deux parties égales ; ce que l'on pourra reconnaître si l'on remarque que les points de section de ces deux cercles soient aux points du vrai orient et occident marqués au bord de l'horizon, et que ces mêmes points soient distants de 90 degrés ou d'un quart de cercle des points du septentrion et du midi. On pourra encore s'assurer si le globe est bien construit, en élevant le pôle de 90 degrés, c'est-à-dire en plaçant verticalement l'axe du globe, et en examinant si la circonférence de l'équateur s'ajuste bien avec celle de l'horizon, et si l'horizon coupe le méridien en deux parties égales ; ce qui arrivera, si le 90e degré compté depuis le pôle de part et d'autre, se trouve à l'horizon.

Parmi les différents globes anciens que nous avons, on estime principalement ceux de Blaeu. Cet ouvrier, bien instruit des observations de Tycho, et qui a même publié un traité où il explique l'usage des globes avec beaucoup de clarté, a construit pour l'année 1640 des globes célestes si parfaits, qu'il est difficîle de trouver rien de plus précis en ce genre ; et d'autant que le catalogue des principales étoiles venait d'être tout récemment restitué par Tycho, l'erreur de deux à trois minutes qui aurait pu se glisser dans la longitude de quelques étoiles de ce catalogue, ne saurait être aucunement sensible sur des globes de 30 pouces. C'est pourquoi on peut s'en servir avec assez de précision, en observant pourtant de faire les corrections nécessaires pour les changements arrivés aux positions des étoiles depuis 1640. Les globes de Coronelli sont fort beaux et les figures bien dessinées ; mais il s'en faut bien qu'ils soient aussi exacts et aussi parfaits. Inst. astr. de M. le Monnier.

USAGES DU GLOBE CELESTE. L'usage de cet instrument est des plus étendus pour résoudre un grand nombre de questions de l'Astronomie sphérique.

Les points principaux sont contenus dans les problèmes et solutions ci-dessous, qui mettront le lecteur en état d'appliquer à d'autres cas l'usage qu'on peut faire de ce globe.

Trouver l'ascension droite et la déclinaison d'une étoîle représentée sur la surface du globe. Portez l'étoîle sous le méridien immobîle où sont marqués les degrés ; alors le nombre de degrés compris entre l'équateur et le point du méridien, sous lequel est l'étoile, donne sa déclinaison ; et le degré de l'équateur qui sous le méridien se rencontre avec l'étoile, est son ascension droite. Voyez ASCENSION et DECLINAISON.

Trouver la longitude et la latitude d'une étoile. Appliquez une des extrémités du quart de cercle de hauteur au pôle de l'écliptique, dans l'hémisphère où est l'étoîle ; et portez le côté où sont marqués les degrés contre l'étoile, le degré marqué sur le quart de cercle à l'endroit de l'étoile, est sa latitude à compter depuis l'écliptique ; et le degré de l'écliptique coupé par le quart de cercle, est sa longitude. Voyez LONGITUDE et LATITUDE.

Pour que le quart de cercle demeure durant cette opération bien fixé aux pôles de l'écliptique par une de ses extrémités, il ne serait pas mal d'attacher aux pôles de l'écliptique une espèce de style, dans lequel on ferait entrer un des bouts du quart de cercle.

Trouver le lieu du soleil dans l'écliptique. Cherchez le jour du mois dans le calendrier sur l'horizon, et d'un autre côté cherchez sur l'horizon dans le cercle des signes quel est le signe que le soleil occupe ce jour-là, et qui se trouve vis-à-vis le jour du mois. Cela fait, cherchez le même signe sur l'écliptique et sur la surface du globe ; c'est-là le lieu du soleil pour ce jour-là. Voyez LIEU.

Trouver la déclinaison du soleil. Le lieu du soleil pour le jour donné étant porté sous le méridien, les degrés du méridien compris entre l'équateur et le lieu en question, marquent la déclinaison du soleil pour ce jour-là.

Trouver le lieu d'une planète avec son ascension droite, sa déclinaison, et sa latitude pour un temps donné. Appliquez une des extrémités du quart de cercle de hauteur à celui des pôles de l'écliptique, qui a la même dénomination que la latitude de la planète ; c'est-à-dire au pôle septentrional, si la latitude de la planète est septentrionale ; au pôle méridional, si la latitude est méridionale : et portez le quart de cercle au degré de longitude donné dans l'écliptique ; ce point est le lieu de la planète dans l'écliptique ; et en le portant sous le méridien, vous trouverez l'ascension et la déclinaison de la planète, comme on l'a déjà enseigné pour les étoiles.

Rectifier le globe, c'est-à-dire le placer de sorte qu'il représente l'état actuel ou la situation des cieux, pour quelqu'endroit que ce soit ; comme pour Paris. 1°. Si le lieu proposé a une latitude septentrionale ; élevez le pôle septentrional au-dessus de l'horizon ; s'il a une latitude méridionale, élevez le pôle méridional jusqu'à ce que l'arc compris entre le pôle et l'horizon soit égal à l'élévation donnée du pôle, c'est-à-dire par exemple, que pour Paris il faudra élever le pôle septentrional de 48d 50' au-dessus de l'horizon. De cette manière le lieu dont il s'agit, se trouvera au zénith ou à l'endroit le plus élevé du globe.

2°. Attachez le quart de cercle de hauteur au zénith, c'est-à-dire à la latitude du lieu.

3°. Par le moyen d'une boussole ou d'une ligne méridienne, placez le globe de manière que le méridien immobîle de bois ou de cuivre se trouve dans le plan du méridien terrestre.

4°. Portez sous le méridien le degré de l'écliptique où est le soleil, et mettez l'aiguille horaire sur 12, alors le globe représentera l'état des cieux pour ce jour-là à midi.

5°. Tournez le globe jusqu'à ce que l'aiguille vienne à marquer quelque autre heure donnée, et pour lors le globe représentera l'état des cieux pour cette heure-là.

Connaître et distinguer dans le ciel toutes les étoiles et planètes par le moyen du globe. 1°. Ajustez le globe à l'état du ciel pour le temps donné.

2°. Cherchez sur le globe quelque étoîle qui vous soit connue, par exemple, celle qui est au milieu de la queue de la grande ourse.

3°. Observez les positions des autres étoiles les plus remarquables de la même constellation ; et en levant les yeux de dessus le globe vers le ciel, vous n'aurez point de peine à y remarquer ces étoiles.

4°. De la même manière vous pouvez passer de cette constellation à celle qui lui est voisine, jusqu'à ce que vous les connaissiez toutes. Voyez ETOILE.

Si vous cherchez le lieu des planètes sur le globe de la manière qu'il est dit ci-dessus, vous pourrez les reconnaître également dans le ciel, en les comparant avec les étoiles voisines.

Trouver l'ascension oblique du soleil, son amplitude orientale, son azimuth, et le temps de son lever. 1°. Disposez le globe de manière que l'aiguille marque 12, et que le lieu du soleil se trouve sous le méridien : ensuite portez le lieu du soleil vers le côté oriental de l'horizon ; pour lors le nombre de degrés compris entre le degré de l'équateur porté contre l'horizon et le commencement du Bélier, est l'ascension oblique du soleil.

2°. Les degrés de l'horizon compris entre son point oriental et le point où est le soleil, marquent l'amplitude ortive.

3°. L'heure marquée par l'aiguille, est le temps du lever du soleil.

Pour trouver l'azimuth du soleil, il faut d'abord observer que ces azimuths changent selon l'heure et selon le lieu du soleil. C'est pourquoi il faut d'abord disposer le globe selon l'élévation du lieu ; ensuite il faut trouver le lieu du soleil dans l'écliptique, le mettre sous le méridien, et le stîle horaire sur 12 heures ; et après avoir attaché le quart de cercle de hauteur au zénith, on tourne le globe jusqu'à ce que le stîle horaire soit sur l'heure donnée ; et le globe demeurant en cet état, on tourne le quart de cercle de hauteur jusqu'à ce qu'il soit sur le lieu du soleil, ou que le degré du soleil occupe ce jour-là l'écliptique ; ce qui étant fait, on comptera sur l'horizon la distance comprise entre l'orient équinoxial et le degré, où le quart de cercle de hauteur rencontre l'horizon, laquelle donnera l'azimuth cherché.

Supposant, par exemple, que le lieu du soleil soit au dix-huitième degré du Taureau, on trouvera en la latitude de Paris, que l'azimuth du soleil à 9 heur. 34' du matin, est de 31 degrés. Voyez AZIMUTH.

On voit par-là qu'il n'est pas absolument nécessaire de connaître la hauteur du soleil, pour connaître son azimuth ; mais si on veut trouver cette hauteur, on la connaitra aisément en comptant sur le quart de cercle de hauteur, le nombre de degrés compris entre l'horizon et le lieu du soleil.

Trouver la descension oblique du soleil, son amplitude occidentale, et le temps de son coucher. La solution de ce problème est la même que celle du précédent, excepté que le lieu du soleil doit être porté ici vers le côté occidental de l'horizon.

Trouver l'heure du lever et du coucher des signes. Si vous voulez savoir, par exemple, à quelle heure se lève le signe du Scorpion, quand le soleil est au premier degré du Bélier ; mettez ce dernier degré sous le méridien et le stîle horaire sur 12 heures ; puis tournez le globe jusqu'à ce que le premier degré du Scorpion soit dans l'horizon oriental, alors le stîle horaire montrera l'heure du lever du Scorpion ; et si vous transportez ce même degré dans l'horizon occidental, vous verrez l'heure de son coucher marquée par le stîle horaire.

Trouver la longueur du jour et de la nuit. 1°. Cherchez le temps du lever du soleil, lequel étant compté depuis minuit, le double vous donne la longueur de la nuit.

2°. Otez la longueur de la nuit du jour entier ou de 24 heur. le restant est la longueur du jour. Voyez JOUR et NUIT.

Trouver les deux jours de l'année auxquels le soleil se lève à une heure donnée. Disposez d'abord le globe selon l'élévation du pôle du lieu ; ensuite mettez le premier point de Cancer sous le méridien et le stîle sur 12 heures ; puis tournez le globe du côté de l'Orient jusqu'à ce que le stîle horaire soit sur l'heure donnée, et marquez sur le colure des solstices le point où il coupe l'horizon ; transportez ensuite ce même point sous le méridien, afin de voir quelle est sa déclinaison ; et remarquez en même temps quels sont les degrés de l'écliptique qui passent sous le méridien et sous ce degré de déclinaison. Ces degrés sont ceux que le soleil parcourt le jour cherché ; et on trouvera ce jour dans le cercle du calendrier tracé sur l'horizon.

Trouver le lever, le coucher, le point culminant d'une étoile, son séjour au-dessus de l'horizon par rapport à quelque lieu ou jour donné, comme aussi son ascension oblique, sa descension, son amplitude orientale et occidentale. 1°. Ajustez le globe à l'état du ciel sur douze heures pour le jour donné.

2°. Portez l'étoîle au côté oriental de l'horizon, pour lors vous aurez trouvé son amplitude orientale et le temps de son lever, comme on l'a déjà fait voir en parlant du soleil.

3°. Portez la même étoîle au côté occidental de l'horizon, et vous trouverez par-là l'amplitude occidentale et le temps du coucher de l'étoile.

4°. Le temps du lever étant soustrait de celui du coucher, le restant vous donne le séjour de l'étoîle au-dessus de l'horizon.

5°. Ce séjour au-dessus de l'horizon étant soustrait de 24 heures, le restant vous donne le temps de son séjour au-dessous de l'horizon.

6°. Enfin l'heure marquée par l'aiguille, après que l'étoîle a été portée sur le méridien, marque le temps du point culminant ou culmination de l'étoile. Voyez LEVER, COUCHER, CULMINATION, etc.

Trouver l'azimuth et la hauteur d'une étoîle à quelque heure donnée. Posez le lieu du soleil sous le méridien et le stîle horaire sur 12 heures ; ensuite tournez le globe vers l'orient ou vers l'occident, en sorte que le stîle soit sur l'heure donnée ; et le globe demeurant ferme en cet état, vous tournerez le quart de cercle de hauteur, jusqu'à ce que l'étoîle rencontre le degré qui lui convient : ce degré sera celui de la hauteur demandée ; et si vous comptez les degrés de l'horizon compris entre le point de l'orient ou le point de l'occident et le vertical, vous aurez l'azimuth de l'étoile.

La hauteur du soleil pendant le jour, ou d'une étoîle pendant la nuit, étant donnée, trouver le temps ou l'heure correspondante de ce jour ou de cette nuit. 1°. Rectifiez le globe comme dans le problème précédent ; 2°. tournez le globe et le quart de cercle jusqu'à ce que l'étoîle ou le degré de l'écliptique, où est le soleil, coupe le quart de cercle dans le degré donné de hauteur, pour lors l'aiguille marquera l'heure que vous cherchez.

L'azimuth du soleil ou d'une étoîle étant donnée, trouver l'heure du jour ou de la nuit. Rectifiez le globe, et portez le quart de cercle à l'azimuth donné dans l'horizon ; tournez le globe jusqu'à ce que l'étoîle y soit arrivée, pour lors l'aiguille marquera le temps que vous cherchez.

Trouver l'intervalle de temps qu'il y a entre les levers de deux étoiles, ou entre leurs culminations. 1°. Elevez le pôle du globe d'autant de degrés au-dessus de l'horizon, que le demande l'élévation du pôle du lieu où vous êtes.

2°. Portez la première étoîle contre l'horizon, et observez l'heure marquée par l'aiguille.

3°. Faites la même chose pour la seconde étoîle ; et pour lors en déduisant le premier temps du second, le restant donne l'intervalle entre les deux levers ; et en approchant les deux étoiles du méridien, vous trouverez l'intervalle qu'il y a entre les deux culminations ou points culminans.

Trouver le commencement et la fin du crépuscule. 1°. Rectifiez le globe, et pointez l'aiguille sur 12 heures, le lieu du soleil étant dans le méridien.

2°. Marquez le lieu du soleil, et tournez le globe vers l'occident, aussi-bien que le quart de cercle, jusqu'à ce que le point opposé au lieu du soleil coupe le quart de cercle dans le dix-huitième degré au-dessus de l'horizon ; pour lors l'aiguille marquera le temps où commence le crépuscule du matin.

3°. Prenez le point opposé au soleil ; portez-le dans l'hémisphère oriental, et tournez-le jusqu'à ce qu'il se rencontre avec le quart de cercle au dixhuitième degré, pour lors l'aiguille marquera le temps où finit le crépuscule du soir. Voyez CREPUSCULE.

USAGES DU GLOBE TERRESTRE. Trouver la longitude et la latitude de quelque lieu tracé sur le globe. Portez le lieu sous le méridien de cuivre où sont marqués les degrés, le point correspondant du méridien est sa latitude ; et le degré de l'équateur qui se trouve en même temps sous le méridien, est sa longitude.

La longitude et latitude étant données, trouver le lieu sur le globe. Cherchez sur l'équateur le degré donné de longitude, et portez-le sous le méridien ; pour lors comptez depuis l'équateur sur le méridien le degré de latitude donné vers le pôle septentrional, si la latitude est septentrionale, ou vers le pôle méridional, si la latitude est méridionale ; le point où vous vous arrêterez marque le lieu que vous cherchez.

Trouver les antéciens, les periéciens, et les antipodes d'un lieu donné. 1°. Portez ce lieu sous le méridien, et comptez ses degrés sur le méridien depuis l'équateur vers l'autre pôle ; le point où vous vous arrêterez est le lieu des antéciens. Voyez ANTECIENS.

2°. Remarquez le degré du méridien répondant au lieu donné et à ses antéciens, et tournez le globe jusqu'à ce que le degré opposé de l'équateur se trouve sous le méridien ; ou, ce qui revient au même, jusqu'à ce que l'aiguille qui marquait auparavant 12 heures, les marque de l'autre côté : pour lors le lieu qui répond au premier degré est celui des periéciens, et le lieu qui répond à l'autre degré est celui des antipodes. Voyez PERIECIENS et ANTIPODES.

Trouver à quel lieu de la terre le soleil est vertical dans un temps donné. 1°. Le lieu du soleil étant trouvé dans l'écliptique, portez-le sous le méridien, et l'aiguille sur 12 heures ; remarquez en même temps le point du méridien qui y répond.

2°. Si l'heure donnée est avant midi, il la faut déduire de 12 ; alors tournez le globe vers l'occident jusqu'à ce que l'aiguille marque les heures restantes, pour lors le lieu qu'on cherche se trouvera sous le point du méridien que l'on a déjà marqué.

3°. Si c'est une heure de l'après-midi, tournez le globe de la même manière vers l'occident jusqu'à ce que l'aiguille marque l'heure donnée ; pour lors vous trouverez aussi le lieu que vous cherchez sous le point du méridien marqué auparavant.

Si vous marquez en même temps tous les lieux qui se trouvent sous la même moitié du méridien, où est le lieu trouvé, vous connoitrez tous les lieux où il est alors midi ; et la moitié opposée du méridien vous fera connaître tous les lieux où il est alors minuit.

Un lieu étant donné dans la zone torride, trouver les deux jours de l'année où le soleil y est vertical. 1°. Portez le lieu donné sous le méridien, et marquez le degré du méridien qui y répond.

2°. Tournez le globe, et marquez les deux points de l'écliptique, lesquels passent par ce degré.

3°. Cherchez quel jour le soleil se trouve dans ces points de l'écliptique ; c'est dans ces jours-là que le soleil est vertical aux lieux donnés.

Trouver dans la zone torride les lieux auxquels le soleil est vertical un jour donné. Portez le lieu du soleil dans l'écliptique sous le méridien ; tournez ensuite le globe, et marquez tous les lieux qui passent par ce point du méridien : ce sont-là les lieux que vous cherchiez.

On trouve de la même manière quels sont les peuples asciens, c'est-à-dire qui n'ont point d'ombre un jour donné. Voyez ASCIENS.

Trouver le temps où le soleil se lève pour ne se plus coucher, ou se couche pour ne se plus lever. Sait supposée l'élevation du pôle de 80 degrés. Il faut pour cet effet considérer que dans l'exemple donné, il s'en faut dix degrés que le pôle ne soit tout à fait élevé, ce qui fait que ces dix degrés sont au-dessous de l'horizon. Mais ces mêmes degrés étant dans la déclinaison septentrionale du soleil, cela fait qu'il faut tourner le globe jusqu'à ce que quelqu'un des degrés de l'écliptique de la partie du printemps passe sous le dixième degré de déclinaison pris au méridien, lequel sera en cet exemple le 25e degré du Bélier auquel répond le douzième jour d'Avril, qui sera le temps du lever du soleil en ces climats.

Pour savoir le temps de son coucher, il faut remarquer quel degré de l'écliptique de la partie de l'été passera au méridien sous le même dixième degré de déclinaison ; et on trouvera le cinquième degré de la Vierge, auquel le soleil se trouve le 26 Aout, qui sera le temps du coucher du soleil à 80 degrés de hauteur du pôle. Autrement : on peut voir quels sont les deux degrés de l'écliptique, qui, en la révolution du globe, ne se couchent point, le globe étant disposé à la latitude de 80 degrés ; et on trouvera qu'en cet exemple, c'est le 25e degré du Bélier et le cinquième de la Vierge, auxquels répondent le 12 Avril et le 26 d'Aout.

Trouver la longueur du plus long jour aux zones froides. Par exemple, si on veut savoir la durée du plus long jour à 80 degrés de latitude, on trouvera que le soleil s'y lève le 12 d'Avril, pour ne se coucher que le 26 d'Aout ; et comptant les jours depuis le 12 Avril jusqu'au 26 d'Aout, on en trouve 143, qui est la durée du temps que le soleil demeure sur l'horizon en cet endroit de la zone froide. Si on réduit ces jours en mois, en les divisant par 30, il viendra quatre mois et 29 jours pour la longueur de ce jour, auquel la durée de la plus longue nuit est à-peu-près égale.

Trouver la latitude des lieux où un certain jour donné est d'une certaine longueur donnée. 1°. Portez sur le méridien le lieu de l'écliptique où le soleil se trouve le jour donné, et mettez l'aiguille sur 12 heures.

2°. Tournez le globe jusqu'à ce que l'aiguille marque l'heure du lever ou du coucher.

3°. Elevez et abaissez le pôle jusqu'à ce que le lieu du soleil paraisse dans le côté oriental ou occidental de l'horizon ; pour lors le pôle aura sa juste élévation, et par conséquent il vous donnera la latitude que vous cherchez.

Trouver dans la zone glaciale la latitude des lieux où le soleil ne se couche point pendant un certain nombre de jours donnés. 1°. Comptez depuis le tropique le plus voisin vers le point équinoxial, autant de degrés sur l'écliptique qu'il y a d'unités dans la moitié du nombre des jours donnés, parce que le soleil par son mouvement annuel parcourt à-peu-près un degré par jour.

2°. Portez le point de l'écliptique ainsi trouvé sous le méridien ; sa distance du pôle sera égale à l'élévation du pôle ou à la latitude cherchée.

Une heure du jour ou de la nuit étant donnée, trouver tous les lieux où le soleil se lève et se couche, où il est midi ou minuit, et où il fait jour ou nuit. 1°. Cherchez à quel lieu le soleil est vertical au temps donné de la manière qu'il est dit ci-dessus.

2°. Portez ce lieu au zénith de l'horizon de bois, c'est-à-dire élevez le pôle à la hauteur que le demande le lieu en question ; pour lors les lieux qui se trouveront du côté oriental de l'horizon, seront ceux où le soleil se couche, et les lieux qui se trouveront du côté occidental seront ceux où le soleil se lève : les lieux qui se trouveront sous le demi-cercle supérieur du méridien seront ceux où il sera midi ; et les lieux qui se trouveront sous le demi-cercle inférieur, seront ceux où il sera minuit : enfin dans les lieux qui se trouveront dans l'hémisphère supérieur, il fera jour ; et il sera nuit dans ceux de l'hémisphère inférieur.

Trouver à quels endroits de la terre une planète, par exemple la lune, est verticale un jour donné. 1°. Marquez le lieu de la planète sur le globe, comme il est dit ci-dessus.

2°. Portez ce lieu sous le méridien, et marquez y le degré où elle répond.

3°. Tournez le globe ; les lieux qui passeront sous ce point sont ceux que vous cherchez.

La déclinaison d'une étoîle ou de quelque autre phénomène étant donnée, trouver à quelle partie de la terre l'étoîle est verticale. Comptez sur le méridien depuis l'équateur vers le pôle un nombre de degrés égal à la déclinaison donnée : savoir, vers le nord, si la déclinaison est septentrionale ; et vers le midi, si elle est méridionale. Ensuite tournant le globe, les lieux qui passeront par l'extrémité de cet arc sous le méridien, sont les lieux que l'on cherche.

Déterminer le lieu où une étoile, ou autre corps céleste sera vertical une certaine heure donnée. 1°. Elevez le pôle suivant la latitude du lieu sur le midi ou minuit duquel on a compté les heures.

2°. Portez sous le méridien le lieu où le soleil est ce jour-là, et mettez l'aiguille sur 12 heures.

3°. Déterminez le lieu de l'étoîle sur la surface du globe, et portez-le sur le méridien, l'aiguille marquera la différence de temps entre l'arrivée du soleil et de l'étoîle au méridien du lieu ; marquez le point du méridien qui repond au lieu de l'étoile.

4°. Cherchez en quels lieux de la terre il est midi dans ce temps-là, et mettez l'aiguille sur 12 heures.

5°. Tournez le globe vers l'occident jusqu'à ce que l'aiguille ait passé sur l'intervalle de temps qu'il y a entre le point culminant du soleil et de l'étoile, et pour lors vous trouverez le lieu cherché sous le point que vous avez marqué sur le méridien.

Par le même moyen vous pouvez trouver dans quel lieu une étoîle ou autre phénomène, se lève ou se couche au temps donné.

Placer le globe de manière, que sous une latitude donnée, le soleil éclaire les mêmes régions dépeintes sur le globe qu'il éclaire actuellement sur la terre. Rectifiez le globe, c'est-à-dire élevez le pôle suivant la latitude du lieu ; portez ce lieu sous le méridien, et mettez le globe au nord et au sud par le moyen de la boussole ; pour lors, comme le globe sera dans la même situation que la terre, par rapport au soleil, celui-ci éclairera la même partie sur le globe qu'il éclaire actuellement sur la terre ; d'où il s'ensuit que dans cette situation la lune éclairera aussi la même partie sur le globe qu'elle éclaire actuellement sur la terre.

De la même manière on peut trouver les lieux où le soleil et la lune se lèvent et se couchent au temps donné.

Trouver par le moyen du globe de combien de lieues deux endroits quelconques sont éloignés l'un de l'autre. Prenez avec le compas la distance des lieux donnés, et portez-la sur l'équateur ; les degrés que cette distance donnera étant réduits en milles, lieues, etc. donneront la distance cherchée. Voyez Harris, Chambers, Wolf, et l'usage des globes de Bion. (O)

On peut faire la même chose un peu plus commodément, en étendant sur les deux lieux le bord du quart de cercle où sont marqués les degrés, et en comptant les degrés qui y sont compris.

GLOBE DE FEU, (Physique) est une boule ardente qui pour l'ordinaire se meut fort rapidement en l'air, et qui traine le plus souvent une queue après elle. Lorsque ces globes viennent à se dissiper, ils laissent quelquefois dans l'air un petit nuage de couleur cendrée ; ils sont souvent d'une grosseur prodigieuse. En 1686, Kirch en vit un à Leipsik dont le diamètre était presqu'aussi grand que le demi-diamètre de la lune ; il éclairait si fort la terre pendant la nuit, qu'on aurait pu lire sans lumière ; et il disparut insensiblement. On vit aussi le même globe dans la ville de Schlaitz, située sur les frontières du Voigtland, sur un bras de la rivière de Saal, environ à onze milles d'Allemagne de Leipsik ; d'où l'on peut conclure que ce globe avait au-moins six milles de Hollande d'élévation perpendiculaire au-dessus de la Terre. Par conséquent si on donne à un mille 1200 pieds de longueur, le diamètre de ce globe ardent aura été du-moins de 335 pieds. Celui que Balbus vit à Boulogne en 1719, était beaucoup plus gros ; son diamètre paraissait égal à celui de la pleine lune ; sa couleur était comme celle du camfre ardent, et jetait une lumière aussi éclatante que celle que répand le soleil lorsqu'il est presque levé : on y remarquait quatre gouffres qui vomissaient de la fumée, et l'on voyait en-dehors de petites flammes qui reposaient dessus, et qui se jetaient en-haut ; sa queue était sept fois plus grande que son diamètre ; il creva en faisant un bruit affreux.

On voit quelques-uns de ces globes qui s'arrêtent en un endroit, et d'autres qui se meuvent avec une grande rapidité. Ils répandent par-tout où ils passent une odeur de soufre brulé, qui décele leur nature. Ces globes sont sans-doute une espèce de nuée entière, dont la plus grande partie est de soufre et d'autres matières combustibles, car la couleur blanche camfrée indique une composition, le soufre ne donnant qu'une flamme bleue. Toutes ces matières rassemblées produisent une effervescence, suivie d'inflammation. Ce fluide ardent pressé de toutes parts par l'air, autre fluide, s'arrondit en globe, comme cela ne manque pas d'arriver à tous les fluides qui nagent dans d'autres. Essais de Physique par M. Mussch. art. 1694. et suiv.

M. Musschenbroeck conjecture que le phénomène lumineux observé par Montanati en 1676, était un globe de cette espèce. Cette masse de lumière traversa la mer Adriatique et l'Italie, et fit entendre du bruit par-dessus tous les endroits où elle passa, surtout à Livourne et en Corse.

On voit par ce récit, qu'il y a quelques-uns de ces globes qui ne font point de bruit, et d'autres qui en font : ce dernier cas arrive surtout dans les temps orageux. On a plusieurs observations de globes de feu tombés avec bruit dans le temps qu'il faisait des éclairs accompagnés de tonnerre, et souvent ces globes ont causé du dommage. On peut en voir le détail dans M. Mussch. essais de Physique, §. 1716.

La matière de ces globes est évidemment la même que celle de l'électricité. Voyez donc COUP FOUDROYANT, ELECTRICITE, FEU ELECTRIQUE, et surtout METEORES et TONNERRE. (O)

GLOBE, (Science des Emblèmes.) Le Temps tenant entre ses mains un grand globe, désigne le globe, de la terre, qu'il renferme en lui, pour ainsi dire, parce qu'il règle conjointement avec le soleil, la durée des heures et des jours, et qu'il engloutit tous les événements de cette durée. Dans d'autres emblèmes, la Providence porte une baguette dont elle semble toucher un globe, pour marquer qu'elle gouverne le monde. (D.J.)

GLOBE, (Numismatique) Sur les médailles, le globe à la main d'un prince est le symbole de sa puissance ; et lorsqu'il parait offrir le globe à ceux qui sont autour de lui, c'est pour désigner que comme maître du monde, il est en même temps le distributeur des grâces. La basse flatterie a imaginé ces sortes d'emblèmes pour les empereurs romains. (D.J.)

GLOBE DE FEU, (Artificier) On appelle ainsi une sorte d'artifice sphérique, ou par son effet, ou par la figure de son cartouche.